Pas de nouveaux programmes en génie |
La CUP invite à la complémentarité et au décloisonnement des programmes. |
La Commission des universités sur les programmes (CUP) recommande aux universités de n'autoriser "sous aucune considération" l'ouverture de nouveaux programmes en génie civil. Quant à d'éventuels nouveaux programmes en génie géologique, génie physique, génie des matériaux et génie rural, ils ne devraient être envisagés que si la clientèle de ces programmes augmentait de façon significative.
Selon la CUP, les programmes actuels devraient suffire à répondre à la demande. Pour ce qui est des cycles supérieurs, tout nouveau programme ne devrait être autorisé que dans une perspective de complémentarité entre les établissements.
Ces deux recommandations figurent dans le troisième rapport de la Commission des universités sur les programmes, rendu public à la fin du mois dernier et qui porte sur le secteur du génie. Cette commission a été créée par la CREPUQ afin d'examiner les modalités de concertation interuniversitaire par champ d'enseignement. Les deux rapports précédents ont porté sur la musique et sur les communications.
Dans le domaine du génie, la CUP a définitivement mis l'accent sur la complémentarité. Outre un appel en ce sens pour les programmes des cycles supérieurs, elle invite les universités ou écoles offrant une formation en génie à compléter le décloisonnement des programmes sur une base interdépartementale. Ceci serait d'ailleurs compatible avec le génie, qui est par nature pluridisciplinaire, et assurerait une cohérence dans la formation des ingénieurs.
De même, les unités offrant des programmes d'informatique et de génie informatique devraient se "rapprocher" afin de rationaliser l'utilisation des ressources dans ces disciplines convergentes.
La CUP se préoccupe par ailleurs du faible nombre de femmes dans les diverses disciplines du génie, où l'on compte moins de une étudiante pour cinq étudiants. Elle invite donc les universités à mettre en place des mécanismes permettant d'attirer un plus grand nombre de femmes dans les facultés de génie.
La CUP devrait également rendre publique ces jours-ci la version finale du rapport sur la théologie et les sciences des religions. Quatre autres rapports de sous-commissions sont aussi à l'étude ou sur le point de l'être, soit celui sur les mathématiques, l'informatique et la physique; celui sur la biologie, la biochimie, la chimie, les sciences biomédicales et les sciences de l'environnement; celui sur les études littéraires, les langues et littératures modernes, les études anciennes et disciplines apparentées; et celui sur l'éducation physique.
Ces rapports s'ajoutent aux travaux en cours au sein de cinq autres sous-commissions portant sur les sciences infirmières, le travail social et disciplines apparentées; sur la linguistique, la traduction et les langues française et anglaise; sur les spécialités médicales après le doctorat; sur les sciences de la terre, de l'eau et de l'atmosphère; et finalement sur les sciences de l'éducation.
En septembre, cinq autres sous-commissions entameront leur travail, dont deux sous-commissions dans le domaine des sciences humaines. La première portera sur la démographie, les études géopolitiques, les études urbaines, la géographie, l'histoire, les études québécoises, les études féministes et les sciences médiévales. La seconde traitera des programmes d'animation sociale et communautaire, d'anthropologie, de criminologie, d'ethnologie et d'ethnographie, d'études du loisir, d'études internationales, d'études féministes, de récréologie, de sciences politiques, de sciences sociales et de sociologie.
À ces sous-commissions s'ajouteront la sous-commission sur le droit, l'éthique appliquée et la philosophie, celle sur la psychologie ainsi que celle sur les sciences administratives.
La travail qui reste à faire paraît considérable puisque, selon les termes du mandat initial, les travaux de la CUP doivent être terminés à la fin de l'automne 1998 et que la vérification des suites données aux recommandations doit s'effectuer au cours de l'année 1999.
Daniel Baril