[page U de M][Accueil Forum][En bref][Calendrier][Vient de paraitre][Etudiants][Opinions]


Féminisation du corps professoral: très peu de progrès

La grogne commence à se faire entendre au sein du Comité paritaire.

On engage plus de femmes, par contre elles sont plus nombreuses à quitter l'Université, ce qui fait que la proportion de professeures reste à peu près la même.

Le Comité paritaire sur l'accès à l'égalité en emploi pour les femmes au sein du corps professoral a trouvé "peu de matière à réjouissance dans l'analyse de la situation pour l'année 1996-1997".

Cette conclusion du troisième rapport du comité patronal-syndical, créé par la convention collective des membres du Syndicat général des professeurs et professeures de l'Université de Montréal, semble plutôt un euphémisme puisque la situation s'est même détériorée sur certains aspects.

Sur 64 unités départementales concernées par cette accréditation syndicale, 44 présentaient en 1995-1996 une proportion de femmes inférieure au seuil minimal fixé alors à 35%. En 1996-1997, on en comptait 46 en deçà du seuil. Entre-temps, le seuil minimal a été révisé à la hausse pour être fixé à 40% en février 1997. Cela a eu pour effet de faire monter à 51, soit près de 80%, le nombre d'unités d'enseignement ne répondant pas à cet objectif de 40% de femmes au sein du corps professoral. (Ces chiffres n'incluent pas les données relatives aux professeurs et professeures membres de l'Association des médecins cliniciens enseignants de Montréal.)

Lorsque les données sont analysées par facultés, on constate que seulement quatre facultés ont un taux supérieur à 40%, soit Sciences infirmières (91,4%), Sciences de l'éducation (50,6%) et Musique (41,4%).

La seule "matière à réjouissance" pour le Comité paritaire est la légère augmentation du taux global de professeures dans l'ensemble de l'Université; en 1993, le taux était de près de 25% alors qu'il est maintenant de 27,4%.

Le Comité souligne également "l'effort collectif" qui fait que 50% des 20 postes de professeurs pourvus en 1996-1997 ont été attribués à des femmes. Cet effort est toutefois anéanti par les départs plus nombreux de femmes que d'hommes. Selon la doyenne de la Faculté des arts et des sciences, Mireille Mathieu, ce phénomène serait dû aux offres alléchantes que reçoivent nos professeures de la part d'autres universités, où les règlements en matière de féminisation du corps professoral sont parfois plus contraignants qu'à l'UdeM.

 

Plan de redressement

Selon les modalités de la convention collective, les unités ne répondant pas à la norme des 40% avaient jusqu'au 30 novembre 1997 pour présenter un plan de redressement accompagné d'un échéancier visant à atteindre un taux égal au taux de disponibilité dans le bassin québécois ou canadien. Trente-deux unités ont présenté un tel plan, alors que huit n'ont donné aucune suite à la demande du Comité. Précisons toutefois que seulement 15 unités ont procédé à des engagements au cours de l'année visée.

Parmi les divers renseignements recueillis, le Comité observe par ailleurs que "les unités sont en général réticentes à inscrire leurs efforts pour augmenter leur taux de féminité dans une dimension temporelle".

Devant le peu de changement survenu au cours de la dernière année, le Comité évalue la situation comme "inquiétante". "Les changements de mentalité sont lents à se mettre en place et les parties syndicale et patronale doivent redoubler de vigilance pour que tant l'esprit que la lettre de la convention collective en ce qui a trait à l'accès à l'égalité soient respectés", lit-on dans le rapport.

La porte-parole du Comité, Yolande Tanguay, a d'ailleurs insisté, devant l'Assemblée universitaire le 4 mai dernier, pour souligner que les recommandations du troisième rapport reprennent plusieurs des recommandations des rapports précédents demeurées lettre morte.

Daniel Baril



[page U de M][Accueil Forum][En bref][Calendrier][Vient de paraitre][Etudiants][Opinions]