|
Un étudiant fait une démonstration des possibilités du commerce électronique sous les yeux des ministres David Cliche et Martin Cauchon, du directeur de l'École, Réjean Plamondon, du directeur de e-Poly, Louis Lefebvre, et de Jean-Paul Gourdeau, président de l'École Polytechnique. |
"C'est la première fois que je vois du virtuel aussi tangible. Je suis très impressionné", a lancé le ministre fédéral du Revenu et secrétaire d'État au Développement régional Martin Cauchon, après avoir assisté à la démonstration d'un logiciel de commerce électronique mis au point à l'École Polytechnique. "Même moi, je serais capable", a-t-il ajouté à la blague.
La scène se passait dans les locaux de Technologies PolyDev, qui vient de voir le jour avec le Centre e-Poly (prononcer "ipoli"), créés grâce à des subventions provinciales, fédérales et privées totalisant 3,6 millions de dollars. Le but de ces organismes est d'assurer le transfert des connaissances en commerce électronique vers les petites et moyennes entreprises, qui tardent à prendre le virage technologique. "Les entreprises du Québec doivent prendre rapidement le virage des affaires électroniques sans quoi leur survie sera en péril", a affirmé Louis Lefebvre, directeur général du nouveau centre, à l'inauguration des locaux le 14 octobre dernier.
Au cours de la démonstration à laquelle participait également le ministre délégué à l'Autoroute de l'information du Québec, David Cliche, on a pu assister à des simulations de transactions par Internet. La vente aux enchères, par exemple, est de plus en plus populaire dans le monde des affaires. Pour liquider un stock désuet, une société peut décider de le vendre au plus offrant. En indiquant un prix de départ, les acheteurs disposent d'un certain nombre de jours pour faire connaître leurs intentions.
D'autres types de transactions sont possibles. La vente par catalogue, notamment, pourrait connaître un nouvel essor grâce à Internet. Tout ce dont l'acheteur a besoin, c'est d'un ordinateur personnel muni d'un branchement Internet. Parfois, des frais d'adhésion sont exigés.
"Plus de 70% des transactions entre multinationales relèvent du commerce électronique", explique Isabelle Lefebvre, professeure au Département de génie industriel à l'École Polytechnique, qui a travaillé avec son collègue et mari à la mise sur pied des nouveaux centres. "Mais le Québec compte plus de 200 000 PME qui accusent un certain retard en la matière. Le Centre e-Poly et PolyDev ont pour but de les faire avancer dans la bonne direction."
La petite entreprise qui veut se mettre à la page a souvent le réflexe de créer un site Web et d'attendre les clients. C'est une erreur, prétend le directeur du Centre. Les cadres d'Hydro-Québec, de Bell Canada et des autres acheteurs de services ne passeront pas leurs journées à naviguer pour trouver leur sous-contractant. Ils vont préférer utiliser un logiciel comme celui mis au point par e-Poly afin de mettre les uns en rapport avec les autres.
Le laboratoire de haute technologie où seront conçus d'autres outils de commerce électronique est situé au Pavillon 3744 Jean-Brillant, mais d'autres ordinateurs reliés par fibre optique à l'École Polytechnique font partie de l'équipement acquis. Si PolyDev est un organisme sans but lucratif tout à fait distinct de l'école d'ingénierie, le Centre e-Poly accueillera 32 étu- diants aux cycles supérieurs qui consacrent leur mémoire ou leur thèse au commerce électronique.
"C'est un centre de recherche classique, dit Mme Lefebvre. C'est- à-dire qu'on y fait de la veille technologique, de la recherche et de la formation."
M.-R.S.