L'Association canadienne-française pour l'avancement des scien- ces vient de faire paraître le Guide pratique de vulgarisation scientifique, écrit par Sophie Malavoy, le premier du genre publié au Québec.
Comment peut-on rendre simples et accessibles des contenus scientifiques au départ rébarbatifs pour la majorité d'entre nous? Comment s'y prend-on pour communiquer avec le grand public, les jeunes, les organismes publics ou privés ou d'autres spécialistes pour les sensibiliser à la valeur et à la pertinence de la recherche? Ces questions, vous êtes nombreux à vous les être posées. Scientifiques, étudiants, chercheurs, vous avez tous été confrontés un jour ou l'autre à ces préoccupations.
Sophie Malavoy l'a bien compris. Ingénieure de formation, directrice et rédactrice en chef de la revue Interface pendant 15 ans, elle est actuellement rédactrice en chef de l'émission de vulgarisation scientifique Zone X, diffusée à Télé-Québec, et consultante en communication scientifique. Tout au long de ces années, elle a pu mesurer les besoins en communication scientifique. C'est pourquoi elle nous offre aujourd'hui ce guide, un outil indispensable pour savoir comment démystifier la science, la rendre passionnante et accessible à tous et à toutes, l'expliquer et l'illustrer.
En 40 pages, l'auteure donne une foule de recettes et de techniques pour bien définir son sujet, apprendre à structurer et à simplifier l'information, à l'imager par des analogies ou des métaphores et à susciter l'intérêt. Le Guide pratique de vulgarisation scientifique présente ainsi les principaux savoir-faire essentiels à la maîtrise de cette forme bien particulière de communication écrite et permet d'appréhender les façons de faire des bons vulgarisateurs. Il s'adresse aux scientifiques de toutes allégeances (sciences pures et appliquées, sciences médicales, sciences humaines et sociales), aux étudiants chercheurs et à toutes les personnes intéressées par la vulgarisation scientifique.
Le Guide pratique de vulgarisation scientifique est vendu 8$ (avant taxes).
Dans cet ouvrage, l'auteure expose la nature structurelle du mythe du progrès artistique dans le discours de l'histoire de l'art, depuis l'émergence de ce champ dans les écrits des premiers biographes de la Renaissance italienne jusqu'à sa consolidation au 20e siècle dans un cadre institutionnel, universitaire et muséal.
Le mythe du progrès artistique est la première étude étoffée d'un phénomène qui continue de marquer le discours de l'histoire de l'art, encore largement tributaire d'une vision évolutionniste. Le fait que, malgré sa constante résurgence, l'idée de progrès artistique n'ait pas été véritablement remise en question avant cet ouvrage confirme que, non seulement ce mythe est bien ancré dans le discours de l'histoire de l'art, mais qu'il est également constitutif de ce discours.
Olga Hazan a vécu au Liban, en France, aux États-Unis et au Québec. Depuis 1988, elle enseigne l'histoire de l'art à l'Université du Québec à Montréal et à l'Université Concordia.
Olga Hazan, Le mythe du progrès artistique, Presses de l'Université de Montréal, 1999, 460 pages, 35,95$.
Aujourd'hui plus que jamais, le paysage est enjeux. Enjeu du regard, bien sûr, mais aussi enjeu de production, enjeu de création et d'invention. Des enjeux incarnés dans l'évolution même des lieux. Des enjeux qui se matérialisent dans les intentions de ceux qui le créent.
C'est ce que démontre cet ouvrage, dont les textes cherchent à saisir ce qu'est le projet de paysage en le situant autant dans une perspective historique que dans les pratiques contemporaines en France et au Québec.
Si, en France, le paysage est l'objet d'un engagement réel de la part des pouvoirs publics, on s'aperçoit qu'au Québec les enjeux en question restent intimement liés à la démarche d'aménagement des ressources, des villes et des régions, d'une ruralité.
Les réflexions exposées sont celles de 11 praticiens ou chercheurs français et québécois. La coordination a été assurée par les professeurs Philippe Poullaouec-Gonidec, titulaire de la Chaire en paysage et environnement de l'Université de Montréal, Michel Gariépy, doyen de la Faculté de l'aménagement à l'UdeM, et Bernard Lassus, professeur au Landscape Architecture and Regional Planning de l'Université de Pennsylvanie et ancien directeur du D.E.A. "Jardins, paysages, territoires" de l'École d'architecture de Paris-La Villette et de l'École des hautes études en sciences sociales de Paris.
Sous la direction de Philippe Poullaouec-Gonidec, Michel Gariépy et Bernard Lassus, Le paysage, territoire d'intentions, Montréal, Harmattan, 1999, 207 pages.
Les sciences sociales, héritières de l'idéal universaliste des Lumières, ont du mal à rendre compte des rapports ethniques. Pour les marxistes, par exemple, l'ethnicité n'est qu'un écran de fumée idéologique servant à masquer la réalité des rapports de classes. Pour d'autres, comme des auteurs américains, l'appartenance ethnique va de soi et ne requiert aucune explication d'ordre sociologique. Ainsi l'ethnicité apparaît soit comme une pure illusion, soit comme un insurmontable destin.
Danielle Juteau élabore ici les instruments théoriques qui permettent de dépasser cette fausse alternative. Ce livre propose une analyse des rapports ethniques qui leur accorde tout le sérieux qu'ils méritent et qui les appréhende comme réels, historiquement construits, tout à la fois concrets et idéels. Dans le système-monde actuel, c'est un rapport inégal qui fonde l'ethnicité et les groupes ethniques. Cette constatation mène Danielle Juteau à distinguer deux faces à toute frontière ethnique: une face interne, qui se construit dans le rapport avec l'histoire et avec la culture, et une face externe, qui se construit simultanément dans le rapport avec les autres. Les revendications ethniques n'apparaissent plus alors comme des survivances d'un autre âge, elles témoignent plutôt des rapports de domination qui se sont instaurés avec la modernité. Les exemples traités dans cet ouvrage concernent surtout la situation canadienne; ils permettent toutefois, dans la filiation revendiquée avec Max Weber, de poser la question de l'ethnicité dans le cadre général de la théorie sociologique.
Danielle Juteau est professeure au Département de sociologie et titulaire de la Chaire en relations ethniques de l'Université de Montréal. L'ethnicité a constitué pour elle un objet d'études sans cesse repris et approfondi tout au long de sa carrière. Ce livre témoigne de l'évolution d'une pensée qui n'a jamais hésité à se confronter aux grands mouvements intellectuels contemporains.
Danielle Juteau, L'ethnicité et ses frontières, Presses de l'Université de Montréal, 1999, 230 pages, 25,95$.