FORUM - 24 JANVIER 2000 

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Objectif radio

Les ateliers du SAC, une porte d'entrée à CISM

Hier directeur, aujourd'hui conseiller technique, Claude Durand est chargé d'informatiser le son à CISM. Un des nombreux aspects de la formation qu'il donne dans l'atelier sur la production radio.

Fascinant, à la fois par sa simplicité et par sa complexité, l'univers de la radio est démystifié dans des ateliers depuis huit ans au Service des activités culturelles (SAC). Chacun des trois cours aborde un des métiers reliés à ce média: l'animation, la production et le journalisme. Donnés en collaboration avec CISM, la radio étudiante de l'Université de Montréal diffusant sur la bande FM, ces ateliers appuient de brillante façon l'encadrement donné sur le terrain aux bénévoles de la station universitaire.

"L'attrait de la radio, c'est sa simplicité. À la télé, on passe à côté de l'essentiel en misant trop sur l'image. À la radio, on fait l'impossible avec peu. La voix est notre seul outil." Nathalie Villeneuve sait de quoi elle parle. Journaliste pigiste, responsable de l'atelier d'animation, cette ancienne directrice des programmes à CISM croit que la radio s'adresse aux gens qui ont quelque chose à dire. Et à CISM, comme dans toute station communautaire, les gens sont libres de le faire: à part les règles de contenu et d'éthique à suivre, ils ne sont pas "menottés" comme à la radio commerciale.

"Il y a une différence entre être animateur à Radio-Canada et à CKOI. Dans les stations commerciales, l'animateur n'est qu'un metteur en ondes. Il n'y a pas de contenu." Selon Nathalie Villeneuve, les stations communautaires doivent davantage s'identifier à Radio-Canada, le modèle à suivre.

Dans son atelier, elle ne prétend pas livrer la théorie du bon animateur, elle oriente plutôt le futur animateur en lui donnant la technique pour mieux livrer son message. "Les gens ont déjà quelque chose à dire, ils ont des formations en sociologie, en politique. Je ne leur apprends pas à dire quelque chose, mais plutôt comment le dire. Cela prend un certain talent de communicateur, mais surtout il faut rester soi-même."

Pour Nathalie Villeneuve, c'est souvent là, dans l'authenticité, que se situe la différence entre un bon et un mauvais animateur. "Ce n'est écrit dans aucun livre, mais les meilleurs sont les gens authentiques, ceux qui n'essaient pas de jouer un jeu."

Des stages fort pratiques
À mi-chemin entre l'école et la réalité de la radio, les ateliers, en aboutissant à des stages à CISM, font une grande place à la pratique. "Plus que pour la théorie, les gens viennent pour le gros bon sens", estime la journaliste-animatrice. Et, semble-t-il, les participants réalisent bien des choses, surpris, entre autres, que la radio demande autant de préparation avant d'entrer en ondes.

"Le journaliste radio doit avoir une idée de la façon dont va sortir son reportage. Il doit être confronté à la technique", croit pour sa part Claude Durand, ancien directeur général de CISM et responsable de l'ABC de la production, l'atelier conçu pour démêler les aspects techniques du média.

Grand connaisseur de la radio - il est aujourd'hui à la tête d'une entreprise spécialisée dans le son, l'image et le dessin animé par ordinateur -, il est de ceux qui encouragent les gens à suivre les trois ateliers du SAC. Car à CISM, on est loin de "l'univers douillet de Radio-Canada" et les bénévoles peuvent être appelés à accomplir de nombreuses tâches.

Aux yeux de Claude Durand, le terrain n'offre pas une formation complète. "On peut constater qu'après six mois à CISM certains nouveaux ont besoin d'aller faire quelques exercices, dit-il. La station offre un minimum d'encadrement, mais les ateliers en offrent un meilleur par un enseignement personnalisé."

Son atelier fait le tour de la question et va du préenregistrement au montage sonore en passant par l'utilisation du multipistes. À la fin, les participants sont invités à créer une publicité en vue de faire la promotion d'une émission sur les ondes de CISM. Une expérience qui peut s'avérer comme une invitation à se joindre à l'équipe régulière de la radio.

Les participants aux ateliers d'animation et de journalisme ont aussi l'occasion d'intégrer les rangs de CISM. Dans le cadre de leur stage, ils sont appelés à faire des chroniques et des reportages, un premier pas qui peut les mener à concevoir leur propre émission. "Ceux qui suivent les ateliers ont de grandes chances d'avoir une émission à CISM", soutient Nathalie Villeneuve.

Les ateliers du SAC ouvrent facilement les portes de CISM et même celles des radios professionnelles. Car aujourd'hui, la formation radio est presque absente des bancs d'école, surtout depuis la disparition du profil radio du baccalauréat en communication de l'UQAM. Alors, pour être formé comme animateur, technicien ou journaliste radio - ou tout cela à la fois -, c'est par l'Université de Montréal qu'il faut passer.

Jérôme Delgado
Collaboration spéciale

Les ateliers du SAC débutent le 26 janvier ou en février. Les inscriptions sont en cours. Information: 343-6524. CISM diffuse au 89,3 FM. Renseignements: 343-7511.



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