FORUM - 24 JANVIER 2000  

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Statistique Canada, version UdeM

Le Bureau de recherche institutionnelle a maintenant 25 ans.

Autour de Jocelyne Courval, secrétaire, tout le BRI est rassemblé: Rachel Houle, chef de projet; Germain Carreau, directeur; Yvon Pinel, analyste en informatique; et Nicole Lalonde, agente de recherche.

Quatre ans après leur entrée à l'Université de Montréal, les 42 377 étudiants des trimestres d'automne 1992, 1993 et 1994 avaient obtenu leur diplôme dans 57,6% des cas; 7,9% d'entre eux étaient toujours dans un programme d'études après la période normalement prévue et 34,5% avaient décroché de leurs études à l'UdeM, soit pour changer de branche, soit pour voguer vers un monde meilleur.

Ces données toutes fraîches émanent du Bureau de recherche institutionnelle (BRI), qui a pour tâche, notamment, de suivre le cheminement des étudiants dès leur entrée à l'Université et jusqu'à leur sortie, par la grande ou la petite porte. Ce "fichier cohortes", comme on l'appelle familièrement depuis une décennie, est très attendu, chaque année, par les directeurs de département, les doyens et le vice-recteur aux études qui mesurent en un coup d'oeil l'évolution de la population étudiante.

Le tableau du fichier cohortes précise par exemple que 93,2% des 338 étudiants inscrits aux trois cycles de la Faculté de médecine vétérinaire durant la période 1992 à 1995 avaient obtenu leur diplôme à l'issue de leur programme d'études. Par contre, seulement 34,7% des 354 étudiants inscrits au baccalauréat en histoire y étaient parvenus après quatre ans.

Si chaque année cette synthèse est très attendue et constitue invariablement un best-seller (gratuit) des publications institutionnelles, le BRI rédige plusieurs autres documents annuels. Le Dossier d'inventaire et d'analyse, par exemple, en est à sa 19e édition. De même, le BRI publie chaque année une évaluation de l'effectif non enseignant. Et lorsque le recteur Robert Lacroix a eu besoin de comparer l'université qu'il dirige avec l'Université de Toronto sur le plan de l'effectif, des budgets et du nombre d'étudiants, c'est au BRI qu'il a demandé de faire les calculs.

"Nous effectuons non seulement des collectes de données mais aussi des analyses afin de permettre aux gestionnaires de s'adapter aux tendances, explique le directeur du Bureau, Germain Carreau. Toutes proportions gardées, nous sommes ce que Statistique Canada peut être pour le gouvernement fédéral."

25 ans de recherche institutionnelle
Le bureau a 25 ans cette année. Outre son directeur, quatre personnes y travaillent: Rachel Houle, chef de projet; Nicole Lalonde, agente de recherche; Yvon Pinel, analyste en informatique; et Jocelyne Courval, secrétaire. Le Bureau a déjà compté huit employés, mais c'était avant la vague des compressions. Aujourd'hui, on évoque la possibilité d'engager un sixième employé.

À sa création, le BRI était exclusivement au service du vice-rectorat à la planification, alors dirigé par Jacques Saint-Pierre. Par la suite, les analyses statistiques des experts du BRI ont commencé à circuler dans différentes unités. Le vice-recteur s'est graduellement rendu compte de son utilité pour l'ensemble des gestionnaires... et du public.

Longtemps, le caractère public de certains renseignements analysés par le BRI a soulevé des débats. On ne souhaitait pas que des données comme le salaire des cadres et dirigeants de l'Université de Montréal, par exemple, soient diffusées. Les temps ont changé. "Nous avons pris parti pour la transparence, affirme M. Carreau. Dans un établissement universitaire qui reçoit 80% de son budget des fonds publics, cela va de soi."

Dans certaines universités, des barrières subsistent encore entre ce type d'information et les personnes qui désirent y accéder. Sur le Web, par exemple, on exige des mots de passe pour avoir accès à certaines bases de données. "Je ne comprends pas cette attitude", résume M. Carreau. Sur le site du BRI, on a accès à la totalité des travaux menés par les spécialistes.

Ceux-ci ont des formations diverses. Rachel Houle a été professeure au Département de sciences économiques de l'Université avant de se joindre à l'équipe, en 1986. Experte de l'économie des ressources humaines, elle est titulaire d'un doctorat de l'Université de Pennsylvanie. Nicole Lalonde, pour sa part, est titulaire d'un baccalauréat en sciences politiques alors que Yvon Pinel a un baccalauréat en informatique.

Quant à Germain Carreau, il a étudié en... physique nucléaire. Après avoir enseigné la physique au collège classique pendant six ans, il se dirige dès les années 1960 vers le travail administratif. Il passe du ministère de l'Éducation à l'Université de Montréal, où il est l'adjoint de différents vice-recteurs pendant 15 ans. En 1989, on le nomme directeur du BRI. Son mandat vient d'être renouvelé pour une période de cinq ans. "Mais je ne sais pas encore si je vais le terminer. Il faut penser à la relève..."

M.-R.S.


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