FORUM - 24 JANVIER 2000 

1,5M$ pour le soutien pédagogique

Le Centre d'études et de formation en enseignement supérieur et le programme SUITE maintenant sur les rails

De gauche à droite: la professeure Rhoda Weiss-Lambrou, le Dr Laszlo DeRoth et la vice-rectrice Claire McNicoll

L'Université investit un million et demi dans le soutien pédagogique aux professeurs et chargés de cours pour le démarrage des activités du Centre d'études et de formation en enseignement supérieur (CEFES) et la mise sur pied du programme de soutien à l'utilisation d'Internet et des technologies dans l'enseignement (SUITE).

C'est grâce au soutien financier du Fonds de relance que l'Université crée le CEFES et le programme SUITE, dont les directeurs respectifs sont le Dr Laszlo DeRoth, professeur à la Faculté de médecine vétérinaire, et Rhoda Weiss-Lambrou, professeure en réadaptation à la Faculté de médecine. L'annonce en a été faite le 14 janvier dernier par la vice-rectrice à l'enseignement de premier cycle et à la formation continue Claire McNicoll au cours d'une rencontre avec les doyens.

"Le CEFES est un regroupement de professeurs engagés dans la formation et le développement pédagogiques dans leur milieu et de professeurs faisant de la recherche en pédagogie universitaire, a souligné Mme McNicoll. Dans cette optique, il est prévu de faire appel à ceux et celles que l'Université et les facultés ont distingués par des prix d'enseignement afin de favoriser la mise en commun des expertises."

Pour appuyer les efforts des professeurs dans l'amélioration et la valorisation de l'enseignement, le CEFES a notamment prévu une formation initiale et professionnelle continue, un programme de mentorat, ainsi que des cours, tables rondes et rencontres individuelles, a fait valoir le Dr DeRoth au cours de sa présentation du projet. À l'image d'un bon pédagogue, le CEFES se veut être compétent, organisé, pratique, ouvert et enthousiaste, a mentionné le professeur.

Plus précisément, les fonctions du CEFES se divisent en cinq volets:

• le soutien pédagogique aux professeurs et aux chargés de cours, incluant des activités destinées à la formation des auxiliaires d'enseignement;
• la formation des nouveaux professeurs et de ceux qui ont été engagés au cours des trois dernières années;
• une "école de formation pédagogique" dont les programmes offerts l'été seront destinés à des enseignants de l'extérieur de l'Université, qu'il s'agisse de professeurs d'université ou de cégep au Canada ou d'universitaires francophones de l'étranger;
• l'étude et la recherche en enseignement supérieur sous divers aspects: organisation des systèmes, analyse de cursus, développement des programmes, évaluation des enseignements, formation continue, enjeux de développement;
• l'évaluation de l'impact des activités menées par le Centre.

Pour ce qui est de l'infrastructure permanente du CEFES, elle sera minimale. Outre le directeur, deux coéquipiers assureront la gestion et la coordination des activités. Quant au conseil d'orientation, qui sera formé de 12 membres dont 2 chargés de cours, il fixera les priorités de développement et établira le programme annuel.

"Les spécialités des professeurs dans les divers domaines devraient guider le conseil d'orientation dans l'établissement de programmes de recherche, ainsi que le rattachement d'étudiants aux cycles supérieurs dans les domaines de l'éducation", estime Mme McNicoll. Le CEFES prévoit également un programme de subventions pour des projets pédagogiques et leurs résultats devront faire l'objet d'une communication au cours d'activités de diffusion, a ajouté la vice-rectrice.

En ce qui concerne les revenus externes, outre ceux escomptés de l'école de formation pédagogique pour les professeurs du Canada et des pays francophones, Mme McNicoll explore diverses avenues. Entre autres, l'intérêt de plusieurs fondations privées pour l'amélioration de la relation pédagogique et son efficacité dans l'enseignement supérieur. "Nous sommes cependant trop peu avancés sur ce point pour aller plus loin dans les hypothèses", a-t-elle affirmé.

Programme SUITE
Le programme SUITE, un des nombreux projets du CEFES, vise à rendre accessible au personnel enseignant l'aide pédagogique et technique pour l'introduction de cours ou de parties de cours "en ligne" par le biais d'une "plate-forme logicielle" nommée WebCT. Ce logiciel d'intégration de documents multimédias dans Internet a été conçu par des professeurs de l'Université de la Colombie-Britannique et est déjà installée, indique la professeure Rhoda Weiss-Lambrou.

WebCT propose des outils qui facilitent l'intégration et la communication entre les professeurs et les étudiants. À l'aide d'un mot de passe, explique-t-elle, le professeur accède au serveur et peut ainsi notamment produire des pages Web, afficher le contenu et les objectifs de son cours, présenter un calendrier, créer un forum de discussion, etc.

"La stratégie retenue, révèle cette pionnière dans l'utilisation d'Internet, est de former d'abord une équipe d'enseignants choisis en accord avec leur doyen ou doyenne. Ceux-ci joueront par la suite un rôle de soutien auprès de collègues." Autre condition: ils devront également réaliser eux-mêmes un projet d'utilisation dans un cours et le présenter dans le cadre des activités de sensibilisation du programme SUITE.

"Ces professeurs bénéficieront d'une décharge d'enseignement de un cours et d'une subvention variant entre 3000 et 5000$ pour la mise en ligne de leur cours ou d'une partie de celui-ci, précise Mme McNicoll. Une équipe d'étudiants sera de plus formée pour assurer certaines tâches de soutien technique." Le vice-rectorat proposera aussi un programme de subvention de projets dont les conditions seront annoncées au printemps. Les professeurs qui obtiendront ces subventions devront s'astreindre à participer aux activités de diffusion menées par SUITE. L'évaluation de leur impact pédagogique devra également être faite.

Le CEFES a été créé en 1995 par un comité mis sur pied par la vice-rectrice à l'enseignement, Irène Cinq-Mars, a rappelé Mme McNicoll. Quant au programme SUITE, a-t-elle ajouté, il reprend les recommandations d'un rapport qu'a déposé au Comité directeur de la DITER un comité présidé par Luc Giroux, vice-doyen à la planification et au développement à la FAS.

Dominique Nancy