Stéphane Charpinet est le lauréat 1999 de la médaille Plaskett attribuée chaque année au diplômé de doctorat d'une université canadienne dont la thèse en astronomie ou astrophysique a été jugée la plus remarquable au cours des deux dernières années. Le prix (une médaille d'or) est décerné conjointement par la Société canadienne d'astronomie et la Société royale d'astronomie du Canada. Le gagnant est également invité à présenter les résultats de ses travaux à l'assemblée générale annuelle de la Société canadienne d'astronomie qui se tiendra, cette année, à Halifax du 27 au 30 juin. De plus, il préparera un article de revue qui sera publié dans The Journal of the Royal Astronomical Society of Canada.
Stéphane Charpinet a rédigé une thèse exceptionnelle intitulée "Le potentiel de l'astéroséismologie pour les étoiles sous-naines de type B" dans laquelle il a évalué comment cette technique moderne de l'astrophysique numérique peut aider à sonder la structure interne de ces étoiles. Il a réussi à prédire, par le calcul, l'existence d'une nouvelle catégorie d'étoiles pulsantes, prédiction qui s'est avérée exacte à la suite de la découverte récente d'étoiles variables (les étoiles pulsantes de type sdB) ayant les propriétés annoncées par le calcul. C'est sous la direction commune du professeur Gilles Fontaine et du chercheur Pierre Brassard, tous deux du Département de physique, que Stéphane Charpinet a terminé ses études de doctorat. Il est présentement au quartier général du Télescope Canada-France-Hawaii à Kamuela, à Hawaii.
Fait à noter, dans la courte histoire (12 ans) de ce prestigieux prix national, Stéphane Charpinet est le cinquième lauréat ayant obtenu son diplôme à l'Université de Montréal, les autres étant Pierre Bergeron (1990), Paul Charbonneau (1991), Pierre Brassard (1993) et Alain Beauchamp (1997). Ces cinq diplômés ont tous fait leur recherche dans le domaine de l'astrophysique stellaire théorique. De plus, quatre d'entre eux ont été formés au sein de la minuscule équipe de recherche des professeurs Gilles Fontaine et François Wesemael, un record qui sera sans doute difficile à battre!
L'espace entre les étoiles est loin d'être vide. Il est "rempli" à raison d'environ un atome d'hydrogène par centimètre cube. À peu près 1% de cette matière est constituée de particules de matière solide que les astronomes nomment "grains de poussière" ou plus simplement "poussières". La plupart d'entre elles sont produites dans des conditions de haute pression et de relativement faible température autour d'étoiles ou bien de noyaux de galaxies.
Tout récemment, Anthony Moffat, Sergey Marchenko et Yves Grosdidier (étudiant au doctorat) ont obtenu des images fort intéressantes de formation de poussières avec la caméra infrarouge NICMOS (Near Infrared Camera and Multi-Object Spectrograph) du télescope spatial Hubble. Après avoir amélioré la qualité de ces images par des techniques de traitement spécialisées, ils ont mis en évidence directe, pour la première fois, un flot de poussières autour de l'étoile chaude HD 192641, une étoile binaire. Il s'agit d'une formation de poussières due à la compression de deux vents stellaires en collision frontale et à grande vitesse (chaque vent s'écoulant à près de 2000 kilomètres par seconde). Ces deux vents émanent des deux étoiles chaudes qui composent HD 192641: une étoile de type Wolf-Rayet, riche en atomes de carbone, et une étoile O de type plus classique. La formation de poussières dans un tel environnement chaud, et donc hostile, est possible seulement dans certaines conditions.
Un article présentant ces récents résultats sera publié sous peu dans l'Astrophysical Journal.
Laurent J. Lewis, professeur titulaire au Département de physique, a été invité à présenter ses récents travaux sur la théorie des composés III-V passivés par le soufre au dernier congrès de la Materials Research Society, qui s'est tenu à San Francisco du 5 au 9 avril. Cet important congrès en science des matériaux a regroupé environ 3000 chercheurs provenant de tous les coins du monde. Les recherches faisant l'objet de cette invitation ont été réalisées en collaboration avec Chandré Dharma-Wardana, chercheur à l'Institut des sciences des microstructures du Conseil national de recherches du Canada, également professeur associé au Département de physique.
Les surfaces de matériaux semi-conducteurs possèdent des états électroniques actifs qu'il est important de neutraliser pour assurer leur bon fonctionnement dans les composants microélectroniques (circuits intégrés ultrarapides, dispositifs de communication à très haute vitesse, etc.). Dans le cas du silicium, la neutralisation est naturellement induite par la formation d'un oxyde. Pour les composés III-V (par exemple le InP, phosphure d'indium), la neutralisation est réalisée en déposant une couche de soufre en surface. Dans leurs travaux, les chercheurs ont utilisé des méthodes de calcul ab initio pour explorer les propriétés structurelles et spectroscopiques des surfaces de InP couvertes de soufre. M. Lewis est membre du Groupe de recherche en physique et technologie des couches minces, un centre FCAR regroupant des chercheurs de l'Université de Montréal et de l'École Polytechnique.
(Source: Département de physique.)