Alain Caillé |
Le 3 mai, l'Assemblée universitaire a donné son aval à la création de Technopole Montréal. On s'en souvient, en octobre dernier, le recteur Robert Lacroix avait annoncé la mise sur pied, en collaboration avec l'École Polytechnique, d'"un pôle scientifique et technologique qui transformera dans les années à venir la configuration du campus de l'Université de Montréal dans ses diverses composantes".
"Il s'agit d'un projet structurant dont la raison d'être se confirme de plus en plus à la lumière des engagements qui sont à prévoir en recherche et développement au cours des prochaines années, a déclaré le vice-recteur à la recherche Alain Caillé. Et sa mise en place va devoir s'accélérer afin d'avoir tout son impact", a-t-il ajouté.
Ce projet, qui vise à unir les efforts des deux établissements ainsi que des centres, hôpitaux et instituts qui leur sont affiliés afin de créer une technopole d'envergure internationale dans l'est du Canada, compte déjà 140 unités (centres, groupes, instituts, chaires) de recherche dont le financement s'élève à 175M$.
Technopole Montréal constitue un lieu exceptionnel pour la recherche puisqu'elle se situe au troisième rang au Canada, après McGill et Toronto, pour la recherche en santé. "Et des changements majeurs sont à prévoir avec la création prochaine des instituts canadiens de recherche en santé", a ajouté M. Caillé. Auprès du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie, elle figure également au troisième rang derrière Toronto et UBC mais devant McGill. Enfin, auprès du FCAR, elle est la grande gagnante.
Ses forces, ce sont 600 professeurs et chercheurs, 2300 étudiants des deuxième et troisième cycles ainsi que 400 stagiaires postdoctoraux en sciences pures et appliquées, dans le domaine biomédical et en ingénierie. Viennent s'y ajouter 150 professeurs et chercheurs, 1000 étudiants à la maîtrise et au doctorat ainsi que 50 stagiaires postdoctoraux en sciences humaines et sociales.
La mission
Technopole Montréal, peut-on lire dans un document préparé
par Alain Caillé et Claude Chavarie, directeur de la recherche
à l'École Polytechnique, a pour mission de:
Pour y parvenir, on compte:
La technopole repose sur l'établissement de consortiums de recherche, formés dans le cadre des structures existantes et qui prendront la forme de regroupements physiques ou de regroupements virtuels et décentralisés. "Ce sont des lieux de convergence où l'on s'associe pour réaliser des projets qu'on ne pourrait seul mener à bien", observe Alain Caillé. Sept sont déjà en formation dans les domaines des technologies de l'information (informatique, multimédia et télécommunications), des matériaux et structures, des sciences du vivant, de la fabrication et des procédés industriels, de la science des systèmes (recherche opérationnelle, transport, management technologique, science des organisations, etc.) ainsi que des technologies de la formation et des apprentissages.
Leur mandat est de voir à la formation des chercheurs, au développement et à l'application des connaissances, d'établir des partenariats, de diffuser les connaissances et de servir d'incubateurs d'entreprises afin de contribuer au développement économique.
Tous les consortiums ne se développeront pas au même rythme. Certains d'entre eux se sont d'ailleurs déjà désigné un responsable.
Technopole Montréal est-elle appelée à transformer le campus de l'Université de Montréal en véritable citée technologique? On peut en rêver, mais il y a loin de la coupe aux lèvres. En effet, Alain Caillé estime que le nombre de chercheurs devra doubler d'ici 10 ans pour que Technopole Montréal puisse prétendre à une véritable dimension internationale.
Mais l'UdeM se doit d'aller de l'avant dans cette voie, estime le recteur Robert Lacroix, parce qu'aujourd'hui "si vous ne vous organisez pas vous vous faites organiser!"
F.L.