Yannick Demers nagera sans relâche jusqu'aux
qualifications olympiques. Tout en étudiant le droit... |
Six médailles d'or. C'est la récolte de Yannick Demers aux derniers Championnats provinciaux universitaires. Une performance qui a valu au nageur originaire de Val-d'Or, étudiant en droit à l'Université de Montréal, d'être nommé athlète étudiant de la semaine à l'échelle provinciale ainsi que sur la scène nationale, puis athlète étudiant de l'année 1998-1999 au Québec.
Mais le jeune homme reste presque froid devant ses récents succès. Son véritable objectif consiste à obtenir, au cours de l'année prochaine, une place au sein de l'équipe canadienne qui défendra les honneurs du pays aux Jeux olympiques de l'an 2000. "Autrefois, quand je rêvais aux Olympiques, cela m'apparaissait un peu irréaliste. Maintenant, je sais que le rêve est de plus en plus à portée de main."
"Yannick est assurément l'un des huit meilleurs crawleurs au pays", dit Claude Warren, l'entraîneur-chef des Carabins, l'équipe d'élite de l'Université de Montréal. Sa spécialité, c'est la courte distance: 50 m style libre, 50 m papillon, sprint. Il faudra aussi le surveiller dans les épreuves de 100 m.
Récemment, aux Championnats universitaires canadiens, il obtenait la troisième place au 50 m papillon, ce qui augure bien pour les Championnats canadiens, qui réuniront du 17 au 21 mars prochain tous les athlètes désireux de faire partie de l'équipe nationale. "Je serai bien préparé", dit le principal intéressé qui voit ses performances s'améliorer d'année en année.
Un entêté
Selon son entraîneur, sa principale qualité est son
entêtement. "Quand il désire une chose, il est
capable de tout faire pour y arriver", dit Claude Warren,
qui a une formation en éducation physique et en physiologie
de l'exercice. L'entraîneur des Carabins estime que Yannick
Demers est, parmi les 26 nageurs de l'équipe, le mieux
placé pour représenter le pays aux prochains Jeux
olympiques.
L'an 2000 devrait être une année déterminante pour Yannick Demers sur un autre plan: elle marquera la fin de son baccalauréat en droit. "Au début, dit le futur juriste, j'ai dû m'imposer une discipline rigoureuse. Toutes mes séances d'entraînement, par exemple, ont été repensées. Avant mon arrivée à l'université, je m'entraînais jusqu'à 11 fois par semaine. Cette cadence est tombée à 3 ou 4 fois. Je m'entraîne donc moins souvent, mais de façon plus méthodique."
La politique sports-études en vigueur depuis plusieurs années à l'Université de Montréal a permis à l'athlète d'organiser son horaire en fonction de ses besoins. Et en deux ans, il n'a pas eu à demander une seule prolongation de la période de remise de travaux ou un changement de date d'examen.
C'est que le jeune homme de 21 ans est très organisé. Ce ne sont pas ses six cours par trimestre et la vingtaine d'heures qu'il consacre à son travail à temps partiel qui l'empêcheront de s'entraîner assidûment. L'objectif 2000 est là, de plus en plus visible.
Mais cette discipline de fer n'engendre-t-elle pas une vie monotone? "Pas du tout, dit-il. Chaque matin, je me lève avec un but à atteindre. Je vais continuer tant que mon corps ne me lâchera pas."
Mathieu-Robert Sauvé