Yves Lamarre |
Yves Lamarre, professeur au Département de physiologie et membre du Centre de recherche en sciences neurologiques de l'Université de Montréal, s'est vu honoré d'un doctorat honoris causa que lui décernait l'Université Bordeaux II en décembre dernier. Le Dr Lamarre a joué un rôle capital dans le développement des sciences neurologiques au Québec, au Canada et à l'échelle internationale. Son leadership dans ce domaine lui était reconnu en 1995 par l'attribution du Prix du Québec Wilder-Penfield.
Les travaux qui lui ont valu une reconnaissance internationale portent sur les facteurs neurologiques déclencheurs du tremblement. Alors qu'on croyait que les tremblements parkinsoniens étaient dus à une réaction d'amplification des messages reçus par le cerveau, le Dr Lamarre a montré qu'ils provenaient plutôt d'un dérèglement de l'activité rythmique de neurones dans certaines régions du cerveau.
"Ces neurones ont une pulsation électrique qui a la régularité d'une horloge, peu importe l'information qu'ils reçoivent des muscles", explique-t-il. Le même dérèglement est à la source de ce qu'on appelle le "tremblement essentiel", une exagération du tremblement normal pouvant se comparer à une surexcitation causée par 10 tasses de café.
Cervelet et autisme
Yves Lamarre a en outre découvert que le cervelet est le
siège d'une activité électrique de 15 à
20 hertz, ce qui n'avait jamais été observé
auparavant. "Ce rythme est celui de l'attention et de la
motivation, souligne-t-il. Cela nous montre que le cervelet n'est
pas qu'une simple machine de contrôle du mouvement comme
on le croyait mais qu'il joue aussi un rôle dans les fonctions
mentales supérieures comme l'attention."
Cette découverte pourrait conduire à une meilleure compréhension de l'autisme. "Cette maladie est caractérisée par un manque d'attention au monde extérieur, indique le chercheur. Or, on a observé que le cervelet des autistes présente des lésions neuronales." Il y aurait donc une piste de recherche de ce côté.
En janvier dernier, les membres du Centre de recherche en sciences neurologiques rendaient hommage à leur collègue en créant le prix Yves-Lamarre destiné à récompenser la qualité de travaux effectués par des étudiants des cycles supérieurs. La première lauréate est Julie Messier (voir l'article ci-dessus).
D.B.