Courrier

Vivement la publicité!

Je m'étonne qu'autant de poussière soit soulevée à l'idée que l'Université puisse vendre l'autorisation de certaines publicités commerciales dans ses murs. Au nom de quel principe devrions-nous nous priver de revenus complémentaires et d'images, généralement agréables, couvrant des murs plutôt sombres et parfois d'une propreté douteuse? Que craindrions-nous? Un manque d'esthétique? Peu probable: l'objectif de la publicité étant d'informer les gens dans un environnement attrayant... Une ingérence des entreprises concernées dans les décisions universitaires? Celle des gouvernements n'est-elle pas tout aussi possible? Il n'y a pas si longtemps, faut-il le rappeler, certaines autorités universitaires n'osaient interpeller les ministres responsables, voire les professeurs députés, par crainte de tomber en défaveur. Si l'Université ne dispose pas de fonds de dotation importants qui lui permettraient une relative autonomie financière et si les droits de scolarité payés par les étudiants sont insuffisants pour leur assurer une formation de qualité et porteuse sur le marché du travail, quelles sont les sources possibles de financement? Pour freiner une inévitable baisse de la qualité de nos enseignements et éviter un monopole de l'État, ne vaut-il pas mieux accroître et diversifier nos sources de revenus? Dans ce contexte, vivement la publicité!

Claude Montmarquette
Professeur titulaire
Département de sciences économiques