Marie-Line Molaison met à profit sa formation en anthropologie en offrant des voyages-aventures aux retraités intéressés par un contact étroit avec les peuples des pays en voie de développement. |
Marie-Line Molaison, étudiante au Département d'anthropologie, et Sarah Genois-Gélinas, de l'UQAM, viennent d'innover avec un projet fort original destiné à ceux qui veulent voyager hors des sentiers battus et voir du pays autrement qu'en touristes.
Elles ont mis sur pied une agence de voyages offrant aux retraités la possibilité de voyager tout en participant à des activités de type coopération internationale. Leur projet, "Retraite vers le monde", a remporté l'un des 11 prix du concours "De l'idée au projet", organisé par le Centre d'entrepreneurship HEC-Poly-UdeM. Ce concours est accompagné de bourses permettant le démarrage d'entreprises novatrices (voir l'encadré).
"Nous voulons offrir une ouverture sur le monde, la possibilité de vivre une expérience de sensibilisation en permettant de voir et de comprendre comment les gens vivent dans leur milieu, explique Marie-Line Molaison.
Concrètement, le type de voyage offert comprend un stage d'une vingtaine de jours dans deux régions au sein d'organismes de coopération déjà sur place et une dizaine de jours de visites touristiques. "Ce sont des voyages-aventures, des voyages-sacs à dos mais avec un minimum de sécurité, de confort et d'organisation. Les gens ne vont pas dormir sur un matelas au sol mais seront hébergés par des organismes d'accueil."
Selon les deux jeunes entrepreneures, il y a un public à la recherche de telles expériences d'intégration et qui est prêt à s'accommoder d'un minimum de confort en partageant le quotidien des gens du milieu.
La clientèle visée est plus large que les seuls retraités et englobe un public de 45 à 65 ans, en bonne santé, motivé par le désir de se sentir utile, de vivre un défi ou une expérience de dépassement ou encore de donner une orientation à sa retraite.
"Ces gens ont une expérience pouvant enrichir ceux qui les accueillent, ajoute Marie-Line Molaison. Une étude de marché nous montre qu'ils sont prêts à contribuer à des projets s'inscrivant dans leur expérience professionnelle, notamment dans les domaines de l'éducation et de la santé."
En s'assurant d'un minimum de 45 clients par année, les étudiantes croient pouvoir maintenir trois emplois à temps plein par année.
Le Pérou
Le premier départ en "retraite vers le monde"
doit avoir lieu en mai prochain et les inscriptions se font maintenant.
Les organisatrices offrent à leurs premiers participants
rien de moins que le Pérou. Marie-Line Molaison a déjà
une bonne expérience de ce pays, où elle a participé
à des projets de coopération au sein d'une radio
communautaire, à la mise sur pied d'une école d'été
et est intervenue auprès de jeunes de la rue.
Les lieux de visite et d'engagement prévus sont Lima, Cusco et Iquitos. "Nous voulons offrir un stage dans deux régions, soit la côte, les Andes ou l'Amazonie, poursuit Marie-Line Molaison. Toutefois, nous voulons un fonctionnement flexible dans le choix des activités et l'horaire sera à établir avec le groupe."
Comme un tel voyage nécessite un minimum de préparation, les organisatrices ont pensé à tout. Le forfait comprend six jours de formation sur les coutumes, l'histoire et la politique du pays, des conseils sur la santé, la prévention et la vie en groupe, une initiation aux fondements de la coopération internationale et une trentaine d'heures d'espagnol. Le tout pour 4000 à 4200$, incluant les billets d'avion, l'hébergement, les repas, les transports et la formation. "Un voyage-aventure de 20 jours coûte habituellement entre 6000 et 7000$", estime Marie-Line Molaison.
Si tout fonctionne bien, les deux étudiantes visent à court et à moyen terme le Mali et l'Asie.
Daniel Baril
Les étudiants ayant une idée novatrice de création d'entreprise ont encore jusqu'au 8février pour présenter leur trouvaille au concours "De l'idée au projet", organisé par le Centre d'entrepreneurship HEC-Poly-UdeM.
Les projets peuvent relever de divers secteurs, soit des sciences, de la technologie, du commerce ou du domaine social. Ils doivent être novateurs et présenter un niveau de faisabilité assurant l'autonomie de la future entreprise.
Le Centre d'entrepreneurship offre une dizaine de bourses allant de 1000 à 10000$ (pour un total de 100000$) aux projets gagnants afin d'assurer leur démarrage. Les critères de sélection sont le caractère novateur, la faisabilité, l'expérience du candidat, la pertinence de l'idée pour le marché et la qualité de la présentation. Les candidats doivent également avoir obtenu au moins 12 crédits de cours au trimestre d'automne 1998.
Toute l'information peut être obtenue
auprès du Centre (340-5693), situé au local 2030
du 5255, avenue Decelles.