Naguib Mechawar, étudiant au doctorat
au Centre de recherche en sciences neurologiques, explique ses
travaux à Sébastien Thomas, qui poursuit une maîtrise
dans la même discipline.
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Quelque 120 étudiants qui ont participé à un projet de recherche en sciences bio-médicales ont présenté leurs travaux le 6 janvier dernier. Pour la deuxième année de suite, les organisateurs avaient invité les entreprises privées susceptibles de s'intéresser aux apprentis chercheurs. "Elles sont venues nombreuses", signale Joël Monzée, président de l'Association des étudiants aux grades supérieurs de l'Université de Montréal.
En effet, quelques-uns des plus grands noms de l'industrie pharmaceutique étaient présents: Glaxo, Astra, Bristol-Myers Squibb, Boehringer Ingelheim, Merck Frosst. Ces entreprises, en plus de certains représentants du système de santé, sont des employeurs potentiels pour les étudiants. Mais comme l'a souligné François Nantel, de Merck Frosst, au cours de la plénière sur les perspectives d'avenir, "les étudiants n'ont aucune idée de ce qu'est une entreprise pharmaceutique", d'où l'intérêt de ce genre de rencontres. Il parle en connaissance de cause, car il était lui-même étudiant deux ans plus tôt.
"Durant nos études, nous vivons dans une tour d'ivoire, commente Joël Monzée. L'avantage, c'est que nous recevons une bonne formation scientifique. Le désavantage, c'est que nous avons peu de contacts avec le vrai monde et connaissons donc mal les besoins réels de l'industrie."
Les entreprises ont financé l'octroi de 14 bourses totalisant près de 6000$ aux auteurs des présentations les plus significatives. Les gagnants sont, par ordre alphabétique, Anne-Marie Bleau, Chanterelle Cadorette, Martin Clément, Benjamin Ellezam, Marie-Josée Laforêt, Anaïk Lagana, Nicole Martin, Naguib Mechawar, Julie Messier, Geneviève Nault, Lucie Roy, Sébastien Thomas, Constantin Tranulis et Minh Diem Vu.
Étudiant au doctorat en physiologie et président de l'association étudiante, Joël Monzée avait apporté un mannequin pour illustrer la complexité des interactions entre les articulations lorsqu'une personne effectue des mouvements. |
Des conférences de haut vol
Les conférences ne s'adressaient pas à un public
profane. Il aurait d'ailleurs été égaré
à la seule lecture des titres: "Rôle de l'ATPase
p97 dans la biogénèse du réticulum endoplasmique
lisse", "Effet de la dopamine sur la morphologie des
cellules lactotropes", "Effet d'un antagoniste de l'endothéline
sur la réactivité vasculaire et l'hypertension pulmonaire
du rat infarctus", etc. Mais on sent, à feuilleter
le résumé des communications, que les neurosciences
et la biologie moléculaire ont le vent dans les voiles.
On constate également que le monoxyde d'azote est une molécule
à la mode.
Aux conférenciers et auteurs de présentations par affiches de deuxième et de troisième cycle se sont ajoutés une quarantaine d'étudiants du premier cycle qui ont participé, l'été dernier, à un stage de recherche crédité. Les stages d'été en recherche, qui existent depuis 37 ans, constituent une "occasion unique de s'initier à la recherche et à une formation scientifique maintenant essentielles à une pratique éclairée et au développement de nouvelles connaissances médicales", ainsi que les responsables du comité d'organisation de ces stages le soulignent dans leur mot de bienvenue.
À leur avis, la participation au congrès de l'Association des étudiants aux grades supérieurs de la Faculté de médecine offrait l'occasion de communiquer son apprentissage en plus d'être un lieu privilégié d'échanges avec les passionnés de la recherche.
"Cette rencontre donne l'occasion aux étudiants de pratiquer leurs habiletés de présentation", rajoute Joël Monzée, qui a lui-même exposé les résultats d'une recherche sur la coordination des membres chez les personnes âgées à la suite d'une opération à la hanche.
À la fin de la journée scientifique, qui s'est déroulée au campus Notre-Dame du CHUM, les 200 participants au congrès étaient conviés à une réception dans un restaurant du quartier.
Mathieu-Robert Sauvé