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Manque criant de ressources en informatique

La Commission des universités sur les programmes fixe également des conditions au maintien des programmes de physique.

«Faute de ressources professorales, matérielles et structurelles nécessaires, l'université québécoise ne suffit pas à la demande dans le secteur de l'informatique.»

C'est l'une des conclusions à laquelle arrive le groupe de travail de la Commission des universités sur les programmes (CUP), qui vient de publier son cinquième rapport concernant l'informatique, les mathématiques et la physique.

Dans le secteur de l'informatique, 2000 postes seraient vacants au Québec alors qu'on en compterait quelque 20000 au Canada. Pourtant, seulement 745 étudiants ont obtenu un diplôme en informatique en 1996. «L'entreprise se trouve ainsi devant une alternative peu réjouissante: ou elle importe la main-d'oeuvre, ou elle exporte le travail», lit-on dans le rapport.

Ces postes ne sont pas laissés vacants faute d'intérêt de la part des jeunes pour ce secteur, mais faute de capacité pour les universités de former des travailleurs qualifiés en nombre suffisant.

La CUP ne peut donc s'opposer à la création de baccalauréats en informatique dans un tel contexte, mais tient à rappeler certaines conditions pour en garantir la qualité. «Il ne saurait y avoir de création de nouveaux programmes sans que l'institution s'engage à fournir aux unités responsables toutes les ressources nécessaires - notamment les équipements dont l'obsolescence est particulièrement rapide en informatique - pour mener à bien cette responsabilité et à leur assurer son soutien au développement de la recherche», estime la Commission.

Les auteurs recommandent également la création d'un diplôme de deuxième cycle, d'une durée de un an, destiné aux diplômés de premier cycle en sciences et en génie qui trouvent plus difficilement une place sur le marché de l'emploi. Selon la Commission, ceci pourrait contribuer à résorber la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée tout en ouvrant une nouvelle voie professionnelle à ces diplômés.

La Commission suggère en outre la création d'une table de concertation réunissant les universités, le ministère de l'Éducation ainsi que leurs partenaires industriels et de l'enseignement afin d'examiner des moyens à court et à long terme pour résoudre la pénurie de main-d'oeuvre dans le secteur des technologies de l'information. Cette table devrait disposer d'une enveloppe budgétaire.

La physique

Du côté de l'enseignement de la physique, la CUP estime que les universités pourraient viser une meilleure intégration de leurs activités.

Le fait que 70% des 660 étudiants inscrits dans des programmes de physique au premier cycle le soient dans les quatre universités montréalaises serait de nature à faciliter la création de programmes à «volets intégrés»; la troisième année de ces programmes pourrait être construite «à la carte» à partir d'une banque commune aux quatre établissements, dans le respect des deux axes linguistiques.

Par ailleurs, pour être conforme aux standards d'une formation reconnue à l'échelle internationale, «un baccalauréat en physique doit être supporté par une masse critique de professeurs dont l'apport à l'avancement des connaissances est attesté par les subventions ou par le rayonnement international de leurs travaux», estime la Commission. Un tel baccalauréat doit contenir les deux tiers de ses crédits en physique, comporter une base expérimentale suffisante pour initier les étudiants du premier cycle à la recherche et leur offrir la possibilité de participer rapidement aux réseaux scientifiques mondiaux.

Sur la base de ces critères, certaines universités seraient appelées à évaluer leur capacité à maintenir leur programme spécialisé en physique. Celles-ci devront faire connaître leur réponse à la fin du trimestre d'automne 1998.

Aux cycles supérieurs, les universités sont invitées à examiner divers scénarios de collaboration facilitant la migration des étudiants, dès leur deuxième ou troisième année, vers l'université québécoise qui dessert le mieux le domaine de leur choix, ainsi que le recours à des spécialistes reconnus pour préparer des cours et des séminaires offerts à l'échelle québécoise.

Tous ces mouvements de concertation seront confiés à un comité des directeurs qui sera constitué dès cet automne.

Les mathématiques

Quant au secteur des mathématiques, même s'il a subi une baisse progressive de fréquentation, la question du seuil d'étudiants ne s'y pose pas avec la même acuité que dans d'autres disciplines puisque les professeurs de mathématiques donnent un fort pourcentage de cours à l'ensemble de la communauté universitaire.

La Commission croit toutefois que les universités gagneraient à examiner les moyens de faire une meilleure utilisation des compétences de ces professeurs.

Aux yeux de la CUP, l'Institut des sciences mathématiques, créé par les universités montréalaises - et auxquelles viennent de se joindre les universités Laval et de Sherbrooke -, afin de coordonner l'enseignement aux cycles supérieurs et de faciliter le transfert des étudiants d'un établissement à l'autre, est un modèle de formation supérieure qui pourrait inspirer d'autres secteurs.



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