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Commission parlementaire sur l'éducation

Les universités, ce sont aussi des emplois

L'Université de Montréal, à elle seule, équivaut à 15 000 emplois directs et indirects.

C'est là un des arguments qu'a fait valoir le 9 septembre, à Québec, le recteur Robert Lacroix devant la Commission parlementaire sur l'éducation, où il s'est présenté en compagnie des vice-recteurs Patrick C. Robert et Claire McNicoll ainsi que du directeur des finances, André Racette.

Faisant un retour sur l'année 1996-1997, M. Lacroix a rappelé les réductions importantes chez les employés, les cadres et les professeurs, ainsi que les compressions de dépenses dans les services, que l'Université de Montréal a dû opérer cette année-là. «Simplement pour nous permettre de sauver l'essentiel», a-t-il constaté.

«Malgré les tensions suscitées par l'absorption des coupures, nous avons poursuivi, cette année-là, notre mission d'enseignement et de recherche, a ajouté le recteur. En effet, nous avons accueilli, en 1996-1997, 33,000 étudiants, dont les deux tiers étaient inscrits à plein temps. De ces 33000 étudiants, 8000 étaient inscrits aux cycles supérieurs, dont 2500 au doctorat.»

Taux de réussite

M. Lacroix a aussi insisté sur le fait que l'Université de Montréal est très fortement orientée vers la formation professionnelle puisque plus de 60% de ses étudiants de premier cycle sont inscrits dans des disciplines comme la médecine, la médecine dentaire, la médecine vétérinaire, le droit, l'architecture et la pharmacie. Ces étudiants, leur diplôme en main, deviennent ensuite un soutien important pour notre société, a-t-il observé.

«Nous avons aussi, durant cette année-là, poursuivi nos efforts pour augmenter le taux de réussite au premier cycle et réduire la durée des études aux cycles supérieurs. Ces efforts, qui avaient débuté quelques années auparavant, ont commencé à porter leurs fruits en 1996-1997 puisqu'on a constaté à ce moment-là une augmentation de 7% du taux de réussite sur une période de cinq ans et une réduction de 15% du temps des études de deuxième et de troisième cycle, ce qui n'est pas marginal.»

Au cours de cette même année 1996-1997, l'Université de Montréal et ses écoles affiliées ont reçu 175 millions de fonds de recherche, soit une hausse de 2% par rapport à 1995-1996. Cette hausse est d'autant plus remarquable qu'elle survenait au moment où le gouvernement fédéral coupait les budgets de ses conseils subventionnaires, a fait remarquer le recteur Lacroix.

Ces 175 millions de fonds de recherche, auxquels il faut ajouter la valeur des infrastructures physiques mises à la disposition des chercheurs et des étudiants ainsi qu'une portion importante du salaire des professeurs qui dirigent ces projets de recherche, font de l'Université de Montréal et de ses écoles affiliées le pôle de recherche scientifique et de développement technologique le plus important du Québec et le deuxième au Canada, selon Robert Lacroix.

Des universités branchées

«Au-delà de la mission fondamentale de notre université, comme de toute université de recherche, il y a aussi l'impact économique de la recherche faite dans les universités. Seulement pour l'Université de Montréal, l'impact économique de la recherche s'élevait à 500 millions en 1996-1997, ce qui équivaut à 7000 emplois directs et 8000 emplois indirects. Ce sont donc 15000 emplois qui sont soutenus par l'activité de recherche de l'Université de Montréal. C'est considérable! Lorsqu'il songe à la création d'emplois et au soutien à l'emploi dans une économie qui, à certains égards, a des défaillances, le gouvernement doit réaliser que, quand il décide des budgets des universités, ce sont des emplois de haut savoir dont il s'agit. Et ce n'est pas en compensant par des subventions à d'autres entreprises de haute technologie qu'on va résoudre le problème. Il faut donc retenir que l'Université de Montréal est créatrice d'emplois de haute qualité pour les jeunes diplômés et pour les moins jeunes qui sont déjà sur le marché du travail.»

De ces 175 millions investis en recherche à l'Université de Montréal, près de 40 millions, soit 23%, venaient du secteur privé.

«Cette proportion est très au-dessus de la moyenne de la plupart des grandes universités de recherche d'Amérique du Nord, a observé le recteur Lacroix. Croire que les universités francophones ne sont pas branchées sur le milieu de la recherche du secteur privé est une erreur. Non seulement nous le sommes, mais nous sommes mieux branchés que la plupart des grandes universités canadiennes et nord-américaines.»

Pour appuyer son affirmation, il a pris comme exemple l'Université McGill, où 11% seulement des fonds de recherche proviennent du secteur privé. Pourtant, la croyance générale veut qu'elle soit la seule université à être branchée sur le secteur privé.

«Les efforts qui ont été demandés à nos universités à la fin de la présente année, donc au 31 mai 1999, équivalent à une compression de 498 millions sur cinq ans, a déclaré en terminant M. Lacroix. C'est une chute de revenus de 32% en ce qui concerne le financement gouvernemental. C'est énorme. Interprété de façon différente, cela veut dire que chaque université québécoise a approximativement 2000$ de moins par étudiant.»

F.L.


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