Un budget identique à celui de 1990 |
Et toujours déficitaire. |
Ceci porte la dette de l'Université de Montréal à environ 83 millions de dollars, incluant les som-mes avancées pour les programmes de mises à la retraite, soit 39 millions.
Comparativement à l'exercice budgétaire précédent, les revenus ont diminué de 3,1% alors que l'Université est parvenue à réduire ses dépenses de 3,6%. Depuis 1994-1995, l'écart entre les revenus et les dépenses est demeuré significativement stable, ce qui fait dire au vice-recteur à l'administration, Patrick Molinari, que "la rumeur voulant que les dépenses soient hors de contrôle n'est pas fondée. Nous éprouvons des difficultés à combler l'écart, mais nous parvenons à réduire les dépenses."
La subvention de fonctionnement provenant du gouvernement du Québec est réduite cette année de 11 millions, ce qui porte le total des compressions imposées depuis 1994 à près de 64 millions. Ceci ramène le budget de fonctionnement à son niveau de 1990 tandis que le financement gouvernemental demeure inférieur à ce qu'il était en 1989-1990, alors que les besoins de l'Université sont sans cesse croissants.
Pour faire face à ces nouvelles compressions, l'ensemble des unités administratives se voient imposer des réductions budgétaires de 1,3%, ce qui permet à l'Université de récupérer près de trois millions de dollars. Le Comité du budget a jugé qu'il aurait été "tout à fait illusoire" d'imposer des réductions plus sévères afin de combler le déficit.
N'eût été le congé de cotisation au Régime de retraite, la situation aurait été passablement plus difficile puisque ce congé permet des économies de l'ordre de 13 millions de dollars. De ces économies, 5,8 millions - soit un peu plus que le déficit - sont transférés au Fonds de dotation afin de créer un fonds de relance. L'objectif de ce fonds est d'engendrer des revenus additionnels et d'accroître la clientèle étudiante.
Dans son analyse de ce budget, le Comité du budget de l'Assemblée universitaire, présidé par Pierre Bordeleau, souligne que le Québec est, parmi les provinces canadiennes, celle qui a imposé les compressions les plus sévères aux universités, soit des réductions de 17% entre 1993 et 1997, auxquelles s'ajoute une réduction de 4,5% pour 1998.
Le Comité demeure néanmoins "modérément optimiste". "Les compressions gouvernementales diminuent et nous approchons d'une échéance électorale, écrit-il dans son rapport d'analyse. À l'interne, toutes les mesures de redressement ont quand même donné des résultats impressionnants même si ça n'a pas été au même rythme partout."
"Quand on compare notre situation à celle d'autres universités québécoises semblables, on peut se réjouir d'avoir su prendre à temps les mesures de redressement nécessaires. Cet optimisme modéré ne doit cependant pas nous empêcher de continuer à être vigilants", conclut le Comité.
Daniel Baril