Verglas: seulement 1% des arbres seront abattus |
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Seulement 30 arbres sur les 3000 des espaces aménagés du campus seront abattus à la suite de la tempête de pluie verglaçante qui a frappé la région montréalaise en janvier dernier. Il s'agit de frênes, d'érables, d'acacias, d'épinettes blanches et de pommettiers qui ont perdu trop de branches pour conserver quelque espoir de survie.
"Globalement, environ 50% des arbres ont été abîmés, signale Jean-Pierre Le Poul, chef de la section horticulture-voirie à la Direction des immeubles. Nous procédons à l'élagage de ces arbres et au ramassage des branches depuis le mois de janvier. L'élagage consiste à effectuer une coupe des branches très précise afin de permettre une meilleure repousse."
Dans son ensemble, le campus montréalais de l'Université compte beaucoup plus que 3000 arbres. L'établissement est propriétaire d'un terrain situé sur le flanc du mont Royal qui compte 54 hectares, dont environ 20% sont recouverts par la forêt. "Dans ces espaces, nous n'interviendrons pas. Nous laisserons la nature agir", signale M. Le Poul.
Émile Sayegh, directeur de la division architecture et paysage, souligne que, même si l'Université de Montréal possède son terrain, elle n'a pas une totale liberté d'action lorsque vient le temps de toucher à la végétation. "Nous sommes dans la partie nord du Site du patrimoine du mont Royal. Dès que nous devons toucher à un arbre, il nous faut obtenir l'autorisation d'un inspecteur de la Ville de Montréal."
Habituellement, même l'élagage doit faire l'objet d'une autorisation officielle. Devant l'ampleur des dégâts de l'hiver dernier, on a fait exception. Mais pour l'abattage, la procédure habituelle est restée en vigueur.
Une équipe de M. Le Poul avait élagué de façon préventive les boisés situés aux abords du pavillon de la Faculté de l'aménagement l'automne dernier. Mais le chef de section se défend d'avoir vu venir la tempête dans sa boule de cristal. "Chaque année, nous procédons à cette opération sur une partie de nos terrains", dit-il.
Le contrat d'élagage et d'abattage a été accordé à la firme Services forestiers Montréal, qui déploie deux ou trois équipes à temps plein sur le campus.
On évalue le coût total de l'opération verglas à 150,000$. Cette somme a été puisée à même le budget de fonctionnement de l'Université, mais a fait l'objet d'une réclamation au ministère de l'Éducation.
"Dès que la tempête nous est tombée dessus, la priorité a été mise sur la sécurité publique. Il fallait rouvrir le campus de façon parfaitement sécuritaire. Après ça, nous avons entamé nos travaux", signale M. Sayegh.
D'ici quelques semaines, nous connaîtrons véritablement l'impact des amoncellements de glace sur les immeubles. Une tournée des endroits les plus touchés a été entreprise.
Il faut noter que seul le campus montréalais a subi des dommages importants. À la Faculté de médecine vétérinaire, pourtant située en plein "triangle noir", on a relevé peu d'arbres endommagés. Cela s'explique par le fait que cette région très agricole est peu boisée. Quant à la station de biologie de Saint-Hippolyte, la pluie est tombée en neige.
"En tout cas, moi, je n'avais jamais vu ça en 26 ans à l'Université de Montréal", lance M. Sayegh.
Mathieu-Robert Sauvé