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L'Internet universitaire se restructure

Le RISQ deviendra un organisme autonome sans but lucratif.

Quelques-uns des partenaires du RISQ à la rencontre du 6 janvier: François Tavenas, recteur de l'Université Laval; Yves Sanssouci, président-directeur général du CRIM; Irène Cinq-Mars, rectrice suppléante de l'UdeM; et Réjean Bernard, directeur des Services informatiques de l'UQAM et président du RISQ.

Les principaux partenaires du Réseau interordinateurs scientifique québécois (RISQ) se rencontraient le 6 janvier dernier à l'Université de Montréal afin de faire le point sur l'avenir de ce réseau qui passe pour être l'un des mieux développés en Amérique.

Le RISQ est le principal maillon du réseau Internet au Québec. Mis sur pied en 1989 par le Centre de recherche informatique de Montréal (CRIM) et les universités, il relie maintenant au reste de la planète l'ensemble des établissements d'enseignement du Québec.

Plusieurs éléments ont amené les partenaires du RISQ à réévaluer la structure et le mandat de ce regroupement. D'une part, une subvention de 5,4 millions de dollars octroyée par le gouvernement du Québec dans le cadre du Fonds de développement de l'autoroute de l'information afin de consolider et de développer le réseau Internet au Québec vient à échéance en juin prochain. Ceci risque de faire passer de 30,000$ à 90,000$ par année le tarif demandé aux membres universitaires si la structure reste telle qu'elle est.

D'autre part, les développements en technologie de communication créent de nouveaux besoins en infrastructure pour les universités qui recourront de plus en plus aux vidéoconférences et à la téléphonie par Internet. Le développement d'Internet II, avec des bandes passantes plus larges, est déjà en cours et s'inscrit dans cette évolution.

Finalement, le Comité de gestion du RISQ, principalement composé d'universitaires, joue un rôle "plutôt discret" aux yeux de certains. Il en résulte que plusieurs universités estiment que le contrôle du Réseau leur échappe, alors qu'Internet est devenu un outil stratégique incontournable pour le développement de l'enseignement et de la recherche.

 

Autonomie et économies d'échelle

"Jusqu'à maintenant, le RISQ était de fait une division administrative du CRIM et il n'avait pas d'existence juridique en soi, précise Jean François Grégoire, directeur de la Direction des infrastructures technologiques de l'enseignement et de la recherche (DITER). Les partenaires universitaires du RISQ ont ainsi résolu de lui donner un statut juridique en créant un organisme sans but lucratif de type coopérative."

Cette coopérative, qui devrait recevoir son incorporation dans les prochains jours (on parle de la mi-février), ne viendra pas au monde démunie. Le RISQ, qui possède le meilleur serveur au pays, est déjà propriétaire de la fibre optique qui constituera le réseau Internet II en voie d'implantation à Montréal et à Québec. "Cet achat, amorti sur 20 ans, permettra au RISQ d'être indépendant des distributeurs, souligne M. Grégoire. La nouvelle structure permettra donc aux universités d'être autonomes, c'est-à-dire propriétaires à la fois du Réseau et des activités qui s'y déroulent, et de gérer le budget."

Selon le directeur de la DITER, la privatisation du RISQ entraînera également une diminution des frais d'adhésion, même si les tarifs du RISQ sont déjà les plus bas au Canada. "Le tarif pour les universités pourra passer de 30,000$ à 10,000$ par année grâce aux économies d'échelle réalisées en éliminant les redondances d'un système où tous s'offrent les mêmes services", estime-t-il. Le budget pour 1998-1999 prévoit même un excédent de revenus de 206,000$ sur un budget de 3,8 millions.

Selon la proposition avancée par le Comité de gestion du RISQ, le titre de membre de la future coopérative serait réservé aux universités et aux centres de recherche, tout en prévoyant la possibilité d'autres catégories de membres pour les autres établissements dont la raison d'être est l'enseignement ou la recherche. Les universités pourraient par ailleurs détenir une majorité de sièges au conseil d'administration, qui serait responsable des orientations stratégiques du Réseau.

Quant au CRIM, il ne lâche pas complètement son bébé puisqu'il sera partenaire du nouveau RISQ, où il représentera les membres extérieurs au milieu de l'enseignement.

La rencontre du 6 janvier, à laquelle participait une vingtaine de personnes, s'est déroulée au plus haut niveau puisque la plupart des universités étaient représentées par un vice-recteur. "C'est un signe que les directions croient à l'incorporation", déclare Jean François Grégoire. Un conseil provisoire, composé de neuf vice-recteurs ou directeurs de services informatiques, dont celui de la DITER, a été formé afin d'assurer la mise en place du nouveau RISQ.

Daniel Baril


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