La CREPUQ et les droits de scolarité

Le recteur René Simard

"Je ne m'associerai jamais à une demande de hausse des droits de scolarité", déclarait le recteur René Simard à l'Assemblée universitaire le 8 septembre dernier.

M. Simard répondait à une question de Patrice Allard, secrétaire général de la FAECUM, qui voulait savoir si le recteur partageait la position de Bernard Shapiro, président de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ) sur ce sujet. On sait que M. Shapiro déclarait récemment au Devoir que le gel des droits de scolarité hypothéquait la qualité de l'enseignement universitaire au Québec. Il signalait également l'absence de "grand consensus" au sein de la CREPUQ tout en affirmant qu'il existait un "petit consensus" selon lequel "tous reconnaissent qu'il doit y avoir une hausse"!

Le recteur Simard a rappelé que les universités n'ont rien tiré des deux dernières hausses des droits de scolarité. Lors d'un premier dégel à la fin des années 1980, le gouvernement a établi que, si les universités haussaient les droits, il diminuerait d'autant sa subvention. En 1993, les recteurs auraient été invités à appuyer un objectif gouvernemental qui visait une hausse progressive de 5%. Mais la hausse s'est arrêtée à 1,8%, ce qui est sous le seuil de l'inflation.

"Pourquoi s'associerait-on à cette démarche et en récolterait-on l'odieux alors que c'est le gouvernement qui décide? se demande M. Simard. Je pourrais très bien vivre avec la gratuité totale comme cela existe dans d'autres pays. C'est une question de choix de société. L'important, c'est que nous soyons assurés des ressources nécessaires pour accomplir notre mission."

Concernant le consensus à la CREPUQ, M. Simard a soutenu qu'il n'existait pas et a même affirmé à Forum qu'il demeurerait dissident si la CREPUQ devait s'engager à soutenir une hausse des droits de scolarité.

Daniel Baril