François Marion
(basse), Sergio Manzo (guitare), Jean Boutin (saxophone), Marc
Chevanelle (piano) et Alain Bastien (batterie) ont remporté
la médaille d'or à un concours de jazz auquel participaient
10 ensembles de Montréal et de Drummondville en mars dernier.
«Je peux vous dire qu'ils sont bons, lance le directeur
du programme jazz, Richard Provençal. Leur niveau de performance
s'approche de celui des professionnels.»
Formé spontanément et sans l'ambition de révolutionner
son art, le quintette, sous la direction du professeur Denis Labrosse,
est l'un des neuf «combos» que compte le secteur jazz
à la Faculté de musique. Constitués au début
du semestre et dissous à la fin, ces groupes ont d'abord
une vocation pédagogique. Plus de 43 étudiants musiciens
au total (dont seulement trois filles!) font partie de ce programme.
Richard Provençal, qui a fait une carrière remarquée
dans le monde du spectacle (il a travaillé avec la plupart
des artistes majeurs du Québec des années 1970,
dont Robert Charlebois, Jean-Pierre Ferland et Diane Dufresne),
est responsable du studio d'enregistrement, où chaque ensemble
vient enregistrer trois heures à chaque séance.
«Ici, le lien professeur-étudiant est transformé.
Les étudiants sont momentanément sur le marché
du travail. Ils doivent être bons rapidement.»
Expérience prolongée de chimie
Voilà justement la force du groupe formé trop spontanément
pour se donner un nom: il a tout de suite bien «performé».
«Il y a eu une chimie entre les membres, dit Sergio Manzo.
Ça a cliqué.» Donc ce bon vieux cliché
de la «chimie» n'est pas un mythe? «Non, répond
François Marion. C'est primordial!» «On tripe
ensemble», reprend Alain Bastien.
Il faut dire que les musiciens, bien que jeunes (à part
le doyen de 36 ans, les autres sont âgés de 20 à
30 ans), honorent déjà des contrats professionnels.
Mariages, soirées de danse, concerts rock et même
spectacles folkloriques leur permettent de payer leurs études.
Et ce n'est pas parce que l'on fait du jazz que l'on ne fait pas
autre chose. Marc Chevanelle, le pianiste, donne des récitals
Chopin et Prokofiev et Jean Boutin, le saxophoniste, détient
une maîtrise en flûte.
En principe, le groupe devrait se dissoudre comme les autres avec
la fonte des glaces. Mais la possibilité de présenter
sa candidature au concours national MusicFest Canada, qui se tiendra
à Ottawa du 21 au 25 mai prochain, a stimulé les
cinq jazzmen à «prolonger leur chimie». Mais
ils ont besoin d'argent, car l'inscription coûte à
elle seule plus de 800 $. En tout, ils espèrent amasser
2000 $.
Pour financer leur projet, le groupe donnera un concert-bénéfice
au Restau-Pub le 24 avril prochain à 21 heures. Ça
va jazzer!
M.-R.S.
Les médaillés d'or du JazzFest, Restau-Pub,
Pavillon J.A.-DeSève, le 24 avril à 21 heures; entrée:
3 $ pour les étudiants, 8 $ pour le grand public.