Quand Pierre-Jean L'Heureux,
étudiant à la maîtrise au Département
de chimie, a voulu utiliser son lecteur externe relié à
l'ordinateur des étudiants, l'appareil avait disparu. «Ça
a été un choc, dit-il. Ce n'est pas le lecteur qui
avait le plus de valeur à mes yeux, mais le contenu de
la disquette. Il y avait là deux à trois mois de
travail. J'ai dû tout recommencer à zéro.»
Depuis quelques mois, l'Université laisse à chaque
usager de l'ordinateur central le soin d'archiver ses données.
Le lecteur de M. L'Heureux, de marque Zip, contenait donc une
précieuse disquette sur laquelle l'étudiant avait
sauvegardé environ 35 calculs très complexes (un
seul calcul dure de 6 à 12 heures). Ce n'est pas le prix
de l'appareil (250 $) ou de la disquette (20 $) qui embêtait
le plus l'étudiant mais la disparition des données.
L'étudiant a donc lancé un appel aux lecteurs de
Forum pour prier le voleur de retourner au moins cette disquette.
Lancé dans le dernier numéro, cet appel est resté
sans réponse.
Pierre-Jean L'Heureux a certes été malchanceux,
mais cet incident aurait pu être évité si
le local où le vol a été commis (le B-6 au
Pavillon principal) avait été fermé à
clé. Or, à cause d'une affluence constante - une
vingtaine d'étudiants des cycles supérieurs utilisent
ce local - et du fait qu'il n'était jamais rien arrivé,
on ne verrouillait pas cette porte. «Depuis, plusieurs personnes
ont changé leurs habitudes. Les portes des bureaux et des
laboratoires sont fermées à clé. C'est dommage
d'en être rendu là», soupire M. L'Heureux.
Baisse des vols
À la même période, un professeur de chimie
s'est fait voler un manteau dans son bureau alors qu'il s'était
absenté cinq minutes pour aller aux toilettes. On a même
constaté des vols de fours à micro-ondes dans les
cuisinettes du Pavillon. Y a-t-il une recrudescence de vols à
l'Université de Montréal?
«Non, répond sans hésiter Marcel Descart,
chef intérimaire de la division Sécurité
à la Direction des immeubles. Nous tenons des statistiques
très précises sur le sujet et le nombre de vols
sur le campus est passé de 455 en 1994 à 314 en
1996. Il y a une baisse constante.»
Cela dit, M. Descart signale que les membres de la communauté
universitaire peuvent avoir l'impression que les délits
sont plus fréquents à certains endroits. Par exemple,
des vols ont été rapportés dans des cafés
étudiants et des distributrices ont été vidées
de leur contenu à quelques reprises.
M. Descart rappelle à ce sujet qu'il vaut mieux être
trop prudent que pas assez. Les caisses enregistreuses et les
coffres-forts doivent compter le moins d'argent liquide possible.
Mais dans l'ensemble, même les vols «majeurs»
(plus de 5000 $) sont en baisse. On en rapporte un seul pour l'année
1996. Même résultat encourageant du côté
des vols de véhicules automobiles, tombé de 21 en
1995 à 6 l'an dernier, alors que le garage étagé
se munissait de caméras de surveillance.
Ce sont de bonnes nouvelles pour la division Sécurité,
qui met un accent particulier sur la prévention (rencontres
individuelles avec le personnel, participation à des campagnes
de sensibilisation, publication de brochures, etc.). Cependant,
M. Descart se garde bien de crier victoire. «Nous continuons
de répéter aux gens de ne pas laisser leurs effets
personnels derrière eux quand ils sont à la bibliothèque
ou au centre sportif et de fermer leur porte à clé
quand ils s'absentent. Mais il y aura malheureusement toujours
des vols sur un campus comme le nôtre. On ne peut pas tout
contrôler.»
Pour prévenir le vol, il ne faut pas hésiter à
signaler une présence inhabituelle en composant le 7771
(à Saint-Hyacinthe: 8222). En tout temps, le personnel
de la division Sécurité peut exiger l'identification
de toute personne entrant ou circulant dans un pavillon ou sur
les terrains de l'Université de Montréal.
Sur l'étendue du campus, il y a toujours au moins un gardien
ou un agent qui veille, de nuit comme de jour. La division Sécurité
compte une quarantaine d'employés à temps complet
qui ont une formation adéquate pour assurer la sécurité
de la communauté universitaire.
Mathieu-Robert Sauvé