Un nouveau nom pour de nouvelles fonctions.
Le Département
de physique tenait, jeudi dernier, une journée complète
de conférences et d'allocutions pour souligner les
L'anniversaire a été l'occasion d'inaugurer la mise
en service d'un nouvel accélérateur ionique et de
consacrer la nouvelle désignation du bâtiment, qui
porte désormais le nom de laboratoire René-J.-A.-Lévesque.
Aidé par l'équipe du Département de physique
et son directeur de l'époque, Paul Lorrain, le professeur
René Lévesque fut le principal artisan du laboratoire
et son premier directeur. Il fut par la suite directeur du Département
de physique, doyen de la Faculté des arts et des sciences,
vice-recteur à la recherche avant de présider la
Commission de contrôle à Énergie atomique
du Canada.
L'immeuble qui porte maintenant son nom a été construit
pour accueillir le premier accélérateur - un Tandem
van de Graaff - acquis par l'U de M en 1964 à la suite
d'un concours lancé par Énergie atomique du Canada.
Quelques années plus tard, un deuxième accélérateur
- un Dynamitron - venait enrichir le laboratoire.
Au fil des années, l'orientation des recherches auprès
des accélérateurs a évolué vers la
physique des matériaux, alors que les spécialistes
de la physique nucléaire, toujours rattachés au
laboratoire, poursuivaient leurs travaux auprès des grands
accélérateurs nationaux et internationaux comme
à TRIUMF à Vancouver et au CERN en Suisse. Le matériel
des accélérateurs du laboratoire a été
modifié afin de servir aux recherches sur les matériaux.
«Comme il ne se fait pratiquement plus de physique nucléaire
dans ce laboratoire, il fallait en changer le nom, explique l'actuel
directeur du Département de physique, Jean-Robert Derome.
La physique des particules et la physique des matériaux
constituent maintenant la double vocation du laboratoire.»
Deux groupes de recherche partagent ces deux axes, soit le Groupe
de physique des particules (GPP) et le Groupe de recherche en
physique et technologie des couches minces (GCM).
Le GCM dispose d'un
tout nouvel accélérateur à la fine pointe
de la technologie, plus performant et de maniement plus simple
que ses ancêtres. Également de type Tandem, il est
spécialement conçu pour la recherche en modification
et caractérisation des matériaux et remplacera le
Dynamitron, qui a été mis à la retraite.
Il a été acquis au coût de 1,7 million de
dollars grâce à une subvention du Conseil de recherches
en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG).
Les travaux effectués à l'aide d'un tel accélérateur
permettent par exemple de modifier la composition ou la structure
cristalline de certains métaux comme le silicium afin de
produire de nouveaux matériaux entrant dans la fabrication
de pièces électroniques utilisées dans les
ordinateurs et les téléphones cellulaires. La médecine
bénéficie également des recherches dans ce
domaine; les dispositifs radioactifs de déblocage des artères,
implantés par le Dr Guy Leclerc du pavillon Notre-Dame,
ont en effet été activés au laboratoire René-J.-A.-Lévesque.
Jean-Robert Derome a par ailleurs souligné le travail du
professeur Sjoerd Roorda, principal responsable de l'acquisition
du nouveau Tandem, qui permettra aux chercheurs du GCM de maintenir
leur leadership dans le domaine des faisceaux d'ions.
Le professeur Roorda a également pris en charge l'organisation
du programme scientifique de la journée anniversaire qui
a permis aux invités d'entendre trois spécialistes
de l'application des faisceaux d'ions, Dale Jacobson (de Lucent
Technologies, New Jersey), Bernard Terreault (INRS-Énergie
et matériaux) et Jacques Albert (Communication Research
Center, Université d'Ottawa).