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Laboratoire René-J.-A.-Lévesque

Un nouveau nom pour de nouvelles fonctions.

Le Département de physique tenait, jeudi dernier, une journée complète de conférences et d'allocutions pour souligner les 30 ans du premier centre de recherche de l'Université de Montréal, le Laboratoire de physique nucléaire, ouvert en 1967.

L'anniversaire a été l'occasion d'inaugurer la mise en service d'un nouvel accélérateur ionique et de consacrer la nouvelle désignation du bâtiment, qui porte désormais le nom de laboratoire René-J.-A.-Lévesque.

Aidé par l'équipe du Département de physique et son directeur de l'époque, Paul Lorrain, le professeur René Lévesque fut le principal artisan du laboratoire et son premier directeur. Il fut par la suite directeur du Département de physique, doyen de la Faculté des arts et des sciences, vice-recteur à la recherche avant de présider la Commission de contrôle à Énergie atomique du Canada.

L'immeuble qui porte maintenant son nom a été construit pour accueillir le premier accélérateur - un Tandem van de Graaff - acquis par l'U de M en 1964 à la suite d'un concours lancé par Énergie atomique du Canada. Quelques années plus tard, un deuxième accélérateur - un Dynamitron - venait enrichir le laboratoire.

Au fil des années, l'orientation des recherches auprès des accélérateurs a évolué vers la physique des matériaux, alors que les spécialistes de la physique nucléaire, toujours rattachés au laboratoire, poursuivaient leurs travaux auprès des grands accélérateurs nationaux et internationaux comme à TRIUMF à Vancouver et au CERN en Suisse. Le matériel des accélérateurs du laboratoire a été modifié afin de servir aux recherches sur les matériaux.

«Comme il ne se fait pratiquement plus de physique nucléaire dans ce laboratoire, il fallait en changer le nom, explique l'actuel directeur du Département de physique, Jean-Robert Derome. La physique des particules et la physique des matériaux constituent maintenant la double vocation du laboratoire.»

Deux groupes de recherche partagent ces deux axes, soit le Groupe de physique des particules (GPP) et le Groupe de recherche en physique et technologie des couches minces (GCM).

Le GCM dispose d'un tout nouvel accélérateur à la fine pointe de la technologie, plus performant et de maniement plus simple que ses ancêtres. Également de type Tandem, il est spécialement conçu pour la recherche en modification et caractérisation des matériaux et remplacera le Dynamitron, qui a été mis à la retraite. Il a été acquis au coût de 1,7 million de dollars grâce à une subvention du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG).

Les travaux effectués à l'aide d'un tel accélérateur permettent par exemple de modifier la composition ou la structure cristalline de certains métaux comme le silicium afin de produire de nouveaux matériaux entrant dans la fabrication de pièces électroniques utilisées dans les ordinateurs et les téléphones cellulaires. La médecine bénéficie également des recherches dans ce domaine; les dispositifs radioactifs de déblocage des artères, implantés par le Dr Guy Leclerc du pavillon Notre-Dame, ont en effet été activés au laboratoire René-J.-A.-Lévesque.

Jean-Robert Derome a par ailleurs souligné le travail du professeur Sjoerd Roorda, principal responsable de l'acquisition du nouveau Tandem, qui permettra aux chercheurs du GCM de maintenir leur leadership dans le domaine des faisceaux d'ions.

Le professeur Roorda a également pris en charge l'organisation du programme scientifique de la journée anniversaire qui a permis aux invités d'entendre trois spécialistes de l'application des faisceaux d'ions, Dale Jacobson (de Lucent Technologies, New Jersey), Bernard Terreault (INRS-Énergie et matériaux) et Jacques Albert (Communication Research Center, Université d'Ottawa).


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