Ces prix sont attribués sur recommandation d'un comité
de sélection qui examine la compétence et la maîtrise
de la matière, le recours à des innovations pédagogiques,
le renouvelement, les prix déjà reçus, les
résultats d'évaluations antérieures, notamment
celles faites par des étudiants, ainsi que les qualités
de leadership dans la direction et la coordination de travaux,
la participation à des comités, la consultation,
les publications et la conception des programmes.
Les facultés ont présenté 15 candidatures,
soit cinq chargés de cours, deux professeurs adjoints,
trois agrégés et cinq titulaires.
Le comité de sélection était composé
des professeurs Marie-France Thibodeau, Pierre Couillard, Michel
Despland et Gabriel Plaa ainsi que de Jean Ouellette, adjoint
à la vice-rectrice à l'enseignement.
Claude Sutto, professeur titulaire au Département d'histoire,
a été choisi comme le meilleur professeur de sa
catégorie pour l'année 1997. Spécialiste
de l'histoire de l'Europe, du Moyen Âge à l'ère
moderne,
M. Sutto est si populaire auprès des étudiants que
le Département a dû limiter le nombre d'inscriptions
à son cours sur la Réforme et la Contre-Réforme
au 16e siècle. Il a remporté à trois reprises,
au cours des dernières années, le prix Bernard-Robert,
attribué par l'Association des étudiants en histoire.
«Les souvenirs que je garde de M. Sutto, à titre
d'étudiante, compteront certainement parmi les meilleurs
de mes années d'études», écrit Michèle
Sirois, candidate au doctorat en histoire, dans une lettre qu'elle
faisait parvenir au directeur du Département pour soutenir
la candidature du professeur.
«Aimé de ses étudiants, M. Sutto sait bien
le leur rendre, poursuit-elle. D'une générosité
hors du commun à leur égard, habile communicateur,
passionné par son métier et par la matière
qu'il défend, il sait soulever l'intérêt,
aiguiser la curiosité, provoquer l'enthousiasme.»
Une étudiante du premier cycle, Ariane Venne-Hébert,
affirme de son côté que «lorsqu'il parle, nous
voyons défiler l'histoire et ses protagonistes comme dans
un film». Elle rend également hommage à sa
disponibilité. «Toujours prêt à répondre
à nos questions, il va souvent au-delà de nos attentes
[...] Les étudiants se sentent respectés et compris,
et ce, jusque dans leurs erreurs.»
«Parmi mes collègues, Claude Sutto est celui qui
fait preuve du plus grand dévouement envers l'excellence
en enseignement par les efforts incessants qu'il déploie
à mettre son enseignement à jour, à le rendre
plus pertinent pour les étudiants et à y intégrer
les résultats de ses lectures et recherches», écrit
le directeur du Département d'histoire, John Dickenson,
dans le document de présentation.
«Depuis l'automne 1996, ajoute M. Dickenson, il agit à
titre de responsable des études supérieures au Département
et fait profiter tous les étudiants de son érudition,
de son jugement quant à la pertinence de leur problématique
et de conseils pratiques.»
«En tant qu'ancienne élève et actuelle
collègue du docteur Samson, je me réjouis de pouvoir
exprimer toute l'affection, l'admiration et l'estime que j'éprouve
à son égard. Je lui suis infiniment reconnaissante
d'avoir su influer sur ma décision de poursuivre une carrière
universitaire. Elle fut et sera toujours pour moi le modèle
à suivre.»
Ce touchant hommage de la Dre Marie-Pierre Cordeau, professeure
adjointe de clinique au pavillon Hôtel-Dieu du Centre hospitalier
de l'Université de Montréal, s'adresse à
Louise Samson, qui a mérité le prix d'excellence
en enseignement 1997 dans la catégorie des professeurs
agrégés.
Après avoir entamé sa carrière à l'Université
de Sherbrooke, Louise Samson est arrivée à l'Université
de Montréal en 1988, où elle a entrepris la restructuration
du stage de radiologie thoracique. Ce travail a été
salué par les résidents avec des évaluations
par l'«étalon d'or», une distinction qu'elle
a reçue plusieurs fois par la suite.
Louise Samson a dirigé les travaux de recherche de 17 résidents
en radiologie diagnostique totalisant 38 publications ou communications
scientifiques. Dix-sept de ces travaux ont été primés
au cours de congrès québécois, nationaux
et internationaux.
Parallèlement à ses activités cliniques et
pédagogiques, la Dre Samson a été conférencière
invitée à 13 reprises dans des universités
canadiennes et à l'étranger. Elle s'est rendue jusqu'en
Australie et au Cambodge. Son domaine d'expertise: la radiologie
thoracique.
Selon le directeur du Département de radiologie, le Dr
Guy Breton, Louise Samson «voue sa vie à la pédagogie
médicale».
«Ses qualités humaines, scientifiques, professionnelles
et pédagogiques en font une "perle rare"»,
écrit-il dans le document envoyé au jury.
Le prix d'excellence en enseignement dans la catégorie
des professeurs adjoints revient cette année à Jacques
Lesage, neuroradiologiste au pavillon Notre-Dame du CHUM et professeur
au Département de radiologie.
Le Dr Lesage est adjoint de clinique depuis 1975. Il a débuté
comme radiologiste à l'Hôtel-Dieu pour être
muté, après un an, au pavillon Saint-Luc, où
il a travaillé jusqu'en 1980.
«Ses fonctions de neuroradiologiste en ont fait un pilier
de l'enseignement de la neuroradiologie à l'Université
de Montréal et même au-delà de notre établissement,
déclare Guy Breton, directeur du Département de
radiologie. Il a dû assumer seul la tâche colossale
de la neuroradiologie à Notre-Dame pendant de nombreuses
années, ce qui ne l'a pas empêché de maintenir
une disponibilité phénoménale pour l'enseignement
doublée d'un talent de communicateur peu commun. Le Dr
Lesage a également su se maintenir au faîte des connaissances
neuroradiologiques, domaine de l'imagerie qui a connu le plus
de métamorphoses depuis 20 ans.»
Ceux qui le côtoient sont unanimes à souligner son
«talent naturel d'enseignant qui en fait le type souhaité
du professeur clinicien», observe pour sa part Louis Carignan,
chef du service de radiologie au pavillon Notre-Dame.
Le directeur du programme de neurochirurgie, Michel Bojanowski,
associe la qualité de l'enseignement de Jacques Lesage
à son côté humain qui l'amène à
ne jamais perdre de vue que derrière chaque cliché
radiologique se trouve un être humain à part entière.
Cette appréciation est d'ailleurs partagée par les
étudiants en résidence, qui lui ont attribué
le prix Esculape en 1992 pour souligner son dévouement
à l'enseignement clinique.
Les résidents disent de Jacques Lesage qu'il est un professeur
dont tous se souviendront au cours de leur carrière. «Le
Dr Lesage est un humaniste, c'est-à-dire un philosophe
qui fonde sa doctrine sur le développement des facultés
essentielles de l'homme, affirme Isabelle Trop, parlant au nom
des résidents. Il est demeuré à la crête
des nombreuses vagues qui ont déferlé sur la radiologie,
démontrant toujours une curiosité scientifique marquée
et partageant ses connaissances avec générosité,
sans compter les heures. Il a aussi la sagesse, lorsque l'occasion
se présente, d'apprendre de ses étudiants, humblement.»
Homme de grande culture, disent encore les résidents, il
prend plaisir à échanger avec eux ses idées
sur la politique comme sur la religion en passant par l'horticulture
et la gastronomie.
Le Dr Jacques Lesage travaille à la conception d'un document
multimédia devant servir à l'enseignement de la
neuroradiologie.
Ginette Berteau, chargée de cours à l'École
de service social depuis 1987, a mérité le prix
d'excellence en enseignement dans la catégorie des chargés
de cours.
Dès son entrée à l'Université de Montréal,
Mme Berteau s'est engagée dans la révision des cours
d'intervention de groupe afin d'en améliorer la coordination
avec les cours de méthodologie d'intervention et les stages
de formation pratique. Elle a contribué de façon
importante au développement du service social des groupes
en milieu francophone.
«La disponibilité de Ginette Berteau dépasse
de très loin ce que j'ai vécu avec d'autres chargés
de cours, tant sur le plan du développement des cours que
sur celui de l'engagement dans le Département et dans les
activités scientifiques et professionnelles», affirme
Alice Home, professeure à l'Université d'Ottawa
et qui collabore avec la lauréate depuis une dizaine d'années.
La chargée de cours supervise aussi des étudiants
de deuxième cycle «et fait preuve de rigueur et d'attention
exceptionnelles», souligne Jean Panet-Raymond, directeur
de l'École de service social. «Son expertise est
confirmée par le rayonnement international», notamment
par sa participation au comité de coordination d'un symposium
international en intervention de groupe organisé à
Montréal en 1989.
Plus récemment, en 1993, Ginette Berteau a mis cette expertise
à contribution en coordonnant la création du projet
Pairs. Ce projet vise à assurer un encadrement pédagogique
aux étudiants de première année du baccalauréat
par des groupes d'entraide animés par des étudiants
de troisième année.
Le projet poursuit un double objectif: soutenir les nouveaux étudiants
pour contrer le décrochage tout en donnant aux finissants
une occasion de développer leurs habiletés d'intervention
de groupe.
Mme Berteau a également élaboré un programme
de formation et de supervision pour les parrains et marraines
de ce projet.
«Ses méthodes d'enseignement sont stimulantes, motivantes
et enrichissantes», témoigne Danielle Grégoire,
actuelle coordonnatrice du projet Pairs et étudiante à
la maîtrise. «Elle nous donne le goût de faire
de l'intervention de groupe et ne néglige rien pour que
tout soit sujet à apprentissage.»
Ginette Berteau collabore présentement à la rédaction
d'un volume destiné à l'enseignement de l'intervention
sociale de groupe.