Laurent-Philippe Guigni,
diplômé du Département de géographie,
reprenait cette année, avec un groupe d'étudiants
du même département, l'événement Géoart,
qui vise à renouer avec la dimension imaginaire dont devaient
faire preuve les premiers cartographes.
«De tout temps les représentations graphiques du
monde ont été en grande partie inspirées
par l'imaginaire, explique le coordonnateur de l'événement.
La perception des paysages a guidé la création des
cartographes, qui devaient aussi faire appel à leur imagination
pour représenter l'inconnu ou tout simplement pour placer
des baleines là où finissait le monde. La cartographie
est ainsi une représentation de la perception du monde
et devient une création artistique.»
La rigueur scientifique a amené le géographe d'aujourd'hui
à rompre avec l'imaginaire de ses prédécesseurs,
rupture que Laurent-Philippe Guigni veut corriger en invitant
les étudiants de toutes les disciplines scientifiques à
exprimer, par diverses formes d'art, leur représentation
de l'espace, leurs émotions, leur perception du monde passé,
actuel ou futur.
Quatre-vingts étudiants et diplômés provenant
de différents départements, de même que de
l'UQAM et de McGill, ont répondu à l'invitation
et exposé une centaine d'oeuvres dans différents
genres artistiques, soit la peinture, les maquettes, la photographie,
la poésie et l'informatique.
Une remise de prix a couronné l'exposition. Les lauréats
des premiers prix sont Peter Tragoulias (catégorie multimédia
et prix du public), Martin Michaud (catégorie poèmes),
Annie Verdon (catégorie maquettes), Caroline Bied (catégorie
dessins, peintures et cartes) et Micheline Huot (catégorie
professionnels).
Des professeurs ont également relevé le véritable
défi qui consiste à établir un lien entre
leur discipline scientifique et l'art; Gilles Beaudet (Département
de physique) a traité de la relativité dans la perception
de la distance, Danielle Routaboulle (École d'architecture
de paysage) a présenté l'aménagement paysager
comme forme d'art, Pierre Gangloff (Département de géographie)
a initié son auditoire à l'espace sacré,
Jacques Schroeder (Département de géologie, UQAM)
a présenté les images de roches et de glaces de
l'archipel norvégien du Spitzberg et l'aventurier Benoît
Harvard a partagé son expérience du tour du monde
à vélo.
Selon les organisateurs, entre 500 et 600 personnes ont participé
à l'événement tenu en plein congé
pascal, soit les 27, 28 et 29 mars dernier. Il promettent de répéter
l'activité l'an prochain.
Daniel Baril