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Lancement du Groupe de recherche
sur la sécurité internationale

L'armée canadienne devrait compter plus de diplômés universitaires.

Six officiers de l'armée canadienne sur 10 sont des diplômés universitaires et à peine 7 % détiennent une maîtrise. Cette proportion est trop faible, compte tenu qu'aux États-Unis 90 % des officiers possèdent un diplôme universitaire et 37 % une maîtrise. «On doit envoyer nos officiers dans les universités.»

C'est du moins ce que croit Albert Legault, professeur en sciences politiques à l'Université Laval et membre associé du Groupe de recherche en sécurité internationale (GRESI), à l'issue d'une enquête sur les Forces armées canadiennes. Venu présenter ses conclusions devant les chercheurs du GRESI le 26 mars dernier, M. Legault a affirmé que son principal objectif avait été de «rapprocher les sociétés civile et militaire».

Son rapport, préconisant notamment un meilleur salaire pour les soldats et une formation plus solide pour les officiers, a eu un certain impact médiatique, dans la foulée de l'enquête sur les agissements de certains représentants de l'armée canadienne en Somalie.

Selon M. Legault, l'armée fonctionne encore selon un mode traditionnel, en vase clos, ce qui limite ses rapports avec l'autre monde et provoque des malaises de part et d'autre. Or, les activités communes doivent être plus courantes. «La formation minimale de la police militaire devrait comprendre, par exemple, des cours sur les droits de la personne, la façon de faire des enquêtes, etc. Et de l'autre côté, les forces de réserve devraient être mieux utilisées, notamment leur expertise en cartographie et en surveillance côtière.»

Le GRESI: un bon pas

Peu fréquents, les travaux universitaires sur l'armée canadienne ou les conflits contemporains illustrent la frontière étanche entre les sociétés civile et militaire. Le GRESI entend faire exception. Réunissant des chercheurs et des professeurs de l'Université de Montréal et de l'Université McGill, ce groupe vient de connaître un nouveau départ à l'occasion de la rencontre du 26 mars.

«Plutôt que de nous en tenir à une simple cérémonie pour souligner la création du GRESI, signale Michel Fortmann, son directeur, nous avons préféré organiser un petit séminaire sur les questions de l'heure.»

En plus de M. Legault, la trentaine de participants ont pu entendre une conférence de Thomas Risse-Kappen, de l'Université de Konstanz, en Allemagne. Le chercheur, qui incarne selon M. Fortmann la nouvelle vague d'intellectuels européens intéressés par les problèmes stratégiques, a traité de la question des identités collectives.

Lancé en 1986, le GRESI a d'abord porté le nom de Chaire d'études militaires et stratégiques. Ses membres ont publié plusieurs dizaines d'ouvrages, d'articles scientifiques et de chapitres de livres au cours des derniers mois. Le Groupe organise des conférences et des colloques et encadre des étudiants aux cycles supérieurs. Une quarantaine de recherches de maîtrise et de doctorat y ont été menées.

Au cours de l'année 1996, trois chercheurs se sont joints à l'équipe: Paul Létourneau et Samir Paul, tous deux de l'U de M, ainsi que Desmond Morton, de l'Université McGill.

Mathieu-Robert Sauvé


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