Dans le vaste bureau
de l'organisation qui l'emploie, au fond de la forêt sauvage
de Bornéo où le conduit une mission imprécise,
à Grand Rapids (Michigan) où il vient incognito
se reposer de ses tribulations, puis de nouveau dans la forêt
de Bornéo où l'attendent de curieuses coïncidences,
que cherche donc le héros de ce roman époustouflant,
picaresque? Ou qui cherche-t-il exactement au long de cette quête
jamais achevée qui est peut-être une fuite, une perte,
un rêve? Et que trouve-t-il au bout de ses (més)aventures,
de ses dédoublements, lorsque s'élève en
lui une étrange mélodie silencieuse bientôt
recouverte par les bruits du grand spectacle rock que l'on s'apprête
à célébrer au milieu de la jungle?
Écrit avec une allégresse et une légèreté
sans pareilles, ce livre est à la fois une énigme
et une fête. Fête de l'imagination et du style, fête
de l'humour et de la gravité étroitement mêlés,
indiscernables, comme seule la vraie littérature peut en
donner l'exemple.
Gilles Marcotte, Une mission difficile, Montréal,Les
Éditions du Boréal, 1997.
L'articulation de la
citoyenneté et de la diversité ethnoculturelle au
sein des sociétés démocratiques modernes
et de leurs systèmes d'éducation constitue aujourd'hui
un défi majeur. Les auteurs rassemblés dans ce livre,
qui sont de provenances géographiques et d'horizons disciplinaires
divers, cherchent à définir à travers un
paradigme commun le pluralisme ainsi que la réaction souhaitable
de l'État et de ses institutions face à l'accroissement
de la diversité culturelle. À l'opposé du
jacobinisme, le pluralisme cherche à concilier l'égalité,
la cohésion sociale et la reconnaissance des différences
en abordant la prise en compte de la diversité comme une
stratégie d'actualisation de l'équité et
un atout en faveur du développement d'un sentiment d'appartenance
à un espace commun chez les groupes marginalisés.
Cependant, il fixe aussi des limites à cette ouverture
afin de préserver le cadre démocratique qui rend
possible l'expression de la diversité ainsi que la viabilité
des institutions. Il ne saurait donc être confondu avec
un relativisme culturel absolu qui poserait que toutes les valeurs
doivent être considérées également
au sein de la communauté politique. Ce livre s'adresse
autant aux universitaires intéressés par les débats
actuels sur les conceptions diverses de la citoyenneté
pluraliste qu'aux décideurs et intervenants désireux
de mieux en comprendre les incidences sur les politiques et les
pratiques.
Sous la direction de France Gagnon, Marie Mc Andrew et Michel
Pagé, Pluralisme, citoyenneté & Éducation,
collection èthikè, Harmattan.
Ces Proses diverses
d'Alain Grandbois, réunissant des textes qui s'échelonnent
sur plusieurs années, dont de nombreux inédits,
viennent compléter l'aspect définitif de l'oeuvre
du poète.
Autour du noyau que constitue la série Écrivains
canadiens de langue française sont regroupés des
fragments autobiographiques, des réflexions sur le métier
d'écrivain et des «Propos sur l'homme». S'y
ajoutent deux sections: l'une sur des écrivains et des
explorateurs, l'autre, «Visages de Paris», composée
de textes écrits pour la radio.
L'auteur de cette édition critique, Jean Cléo Godin,
du Département d'études françaises, a déjà
publié, dans la Bibliothèque du Nouveau Monde, les
éditions critiques de Visages du monde et, avec Estelle
Côté, de Né à Québec, d'Alain
Grandbois.
Alain Grandbois, Proses diverses, édition critique
par Jean Cléo Godin, collection Bibliothèque du
Nouveau Monde, Les Presses de l'Université de Montréal.
Dans les trois films
Alien, deux personnages hantent notre souvenir: le monstre, que
l'on ne parvient jamais à tuer, et l'héroïne,
Ripley, jouée par Sigourney Weaver. «Fait quasi unique
à Hollywood, la trilogie se conclut par sa mort. En constante
hésitation quant au degré de proximité entre
féminité et monstruosité, la trilogie place
le corps de l'héroïne comme enjeu ultime de ses tensions
narratives.»
C'est en ces termes que Sylvestre Meininger, étudiant à
Paris III-Sorbonne nouvelle, a choisi d'aborder le thème
de la représentation du corps au cinéma dans le
plus récent numéro de Cinémas.
Thème lourd de sens, le corps dans le septième art
ne se limite pas à celui de l'homme, ou plus exactement
à celui de la femme. On trouve en effet un article de Johanne
Villeneuve, du Département de littérature comparée
de l'U de M, sur le corps dans les dessins animés de Tex
Avery.
Selon le directeur de l'ouvrage, Vincente Sànchez-Biosca,
de l'Université de Valence, en Espagne, «notre modernité
est devenue une civilisation du corps, davantage que nulle autre
période de l'histoire». En témoignent les
percées spectaculaires en biologie moléculaire (déchiffrage
de l'ADN, projet Génome humain, etc.) de même que
le culte permanent voué au corps par l'industrie de la
publicité. Le cinéma, selon lui, n'échappe
pas à cette tendance.
Ce numéro de Cinémas propose quelques réflexions
sur ce thème. Avec la collaboration de Lucie Roy, Denis
Bellemare, Silvestra Mariniello, Suzanne Liandrat-Guigues, Vincente
Benet et Germain Lacasse.
M.-R.S.
Cinémas, La représentation du corps au cinéma,
vol. 7, nos 1 et 2, 262 pages, 14 $.
Au sommaire du dernier numéro de la revue Géographie physique et quaternaire:
Géographie physique et quaternaire, vol. 50,
no 3, hiver 1996, 168 pages, 24,75 $.
Claire
Meunier, Points de vue sur le multimédia interactif
en éducation, Montréal-Toronto, Chenelière/McGraw-Hill,
1997, 290 pages.