Elle ne produit pas les effets pervers qu'on lui prête,
explique Fernand Boucher.
Comme les apôtres,
les membres du groupe d'experts chargés d'examiner les
effets de la cote de rendement, mieux connue sous le nom de cote
«R», s'apprêtent à prendre la route pour
répandre la bonne nouvelle: la formule fonctionne à
merveille.
«Ce nouveau mode d'évaluation produit les effets
escomptés et rétablit l'équilibre dans la
proportion d'étudiants provenant des différents
collèges au sein des programmes universitaires contingentés.
Il ne produit pas les effets pernicieux qu'on lui prête»,
déclare Fernand Boucher, registraire de l'U de M et président
de ce groupe.
La cote «R», est-il besoin de le rappeler, est cette
mesure d'évaluation du dossier scolaire des étudiants
du collégial qui désirent s'inscrire dans des programmes
contingentés à l'université. Contrairement
à l'ancienne cote «Z», l'évaluation
tient compte aussi de la force relative du groupe au collège.
«L'effet de la moyenne générale au secondaire
sur la cote de rendement au collégial d'un candidat à
l'admission est inférieur à 1 %», précise
également M. Boucher.
Ceci dit, cette cote «est très mal comprise et il
est difficile d'en expliquer tous les éléments»,
soupire Fernand Boucher. Les opposants s'attardent aux volets
qui les font tiquer au lieu de les intégrer dans un ensemble.
C'est dans cette perspective que les membres du groupe, incluant
M. Boucher, participent à des réunions avec des
étudiants et des parents afin de leur expliquer en long
et en large le contenu de cette réforme évaluative.
Un des objectifs de la cote «R» est de contourner
le stratagème adopté par certains candidats qui
étudiaient dans des collèges dits faibles afin d'obtenir
d'excellents résultats et ainsi d'améliorer leurs
chances d'être admis dans des programmes contingentés.
«Cela créait une disproportion dans la représentation
des étudiants des collèges au sein de ces programmes.
Maintenant, nous avons rétabli l'équilibre»,
avance M. Boucher.
Plusieurs ont affirmé que ce mode d'évaluation anéantirait
les chances des étudiants provenant des collèges
faibles. Faux, répond-il. «Nous avons examiné
cette question à partir des résultats obtenus par
les diplômés des collèges ces trois dernières
années. Nous nous sommes rendu compte que dans tous les
collèges il y avait des diplômés ayant une
cote de rendement suffisante pour être admis dans les programmes
universitaires les plus contingentés, tels ceux des sciences
de la santé.»
Cette vérification étant faite, il restait à
se munir d'outils d'information adéquats pour mieux faire
connaître le processus et, espère-t-on, pour mieux
le faire accepter.
La Fédération autonome du provincial, qui regroupe
4000 professeurs, s'est encore dernièrement élevée
contre les conclusions du comité d'experts. Elle estime
qu'en bout de ligne, cela mène au décrochage et
elle entend faire campagne contre la cote au cours des prochains
mois.
Le comité d'experts qui a recommandé que soit reconduit
le processus était formé notamment de deux responsables
de collèges (Saint-Laurent et André-Grasset) et
de deux représentants des universités québécoises
(U de M et CREPUQ).
André Duchesne