Courrier
CAMPAGNE DE FINANCEMENT
Pourquoi je donne
Lorsque j'ai été sollicité
par mon directeur pour contribuer à la campagne de financement
Un monde à construire, je n'ai pu m'empêcher de
penser à ce mois de septembre 1965 où, jeune diplômé
du secondaire public, je me suis retrouvé bien perdu sur
cet immense campus qu'un grand-oncle, menuisier, avait contribué
à édifier de ses mains durant des décennies.
Très rapidement, à travers mon engagement au Quartier
latin et comme directeur aux affaires nationales de l'Association
générale des étudiants de l'UdeM, j'ai appris
à mieux connaître mon université, avec ses
rigidités et ses dynamismes. Aujourd'hui, 34 ans plus
tard, je suis plus en mesure de témoigner de l'importance
qu'a pris cet établissement dans ma carrière et
de ce qu'il m'a apporté.
Contrairement à certains de mes collègues,
après mes études, j'ai passé plus de temps
sur le terrain, dans le travail communautaire et la gestion du
réseau public de la santé et des services sociaux,
que dans le milieu académique. Et c'est là que,
quotidiennement, j'ai pu utiliser au mieux mon savoir et mon
savoir-faire, développant progressivement un savoir-être
essentiel à l'équilibre professionnel. Aujourd'hui
encore, chaque semaine, lorsque j'interviens dans une organisation,
je rencontre des praticiens et des gestionnaires qui me soulignent
l'importance de la relation qu'ils ont eue avec tel ou tel collègue,
l'importance du fait que des universitaires se penchent sur ce
qu'ils font et vivent et du plaisir qu'ils éprouvent aujourd'hui
à confronter leur vision à celle qu'apportent les
connaissances tirées de la littérature, de la recherche
et de la réflexion universitaires. Nous sommes pour eux
des semeurs de sens.
Je travaille à l'Université
de Montréal parce que j'aime ce que je fais et, si ce
n'était plus le cas, j'irais travailler ailleurs. Parfois,
je peste contre la lourdeur de son fonctionnement institutionnel
et, comme mes collègues enseignants, je déplore
la dégradation de certaines des conditions dans lesquelles
se fait notre travail. Je sais que cela est le fruit de choix
politiques des 20 dernières années et, dans une
certaine mesure, de la lenteur de la direction de cette université
à réagir et à s'adapter à la nouvelle
donne. C'est là le genre de problèmes que j'analyse
régulièrement dans les recherches que je poursuis
sur les changements organisationnels. Je pense, comme Crozier
et Friedberg, que les acteurs sociaux peuvent aussi être
auteurs des scénarios organisationnels qu'ils sont appelés
à vivre. C'est pourquoi j'ai fait le choix d'apporter
ma contribution à la relance de cet établissement.
Un autre facteur qui motive ma décision
est la possibilité de diriger cette contribution vers
un objectif qui nous concerne. Outre les projets de chacun de
nos départements, l'Université et les facultés
nous proposent tout un panier de possibilités. J'ai fait
le choix, non sans hésiter car d'autres cibles me semblaient
aussi très intéressantes, d'appuyer le projet de
Centre interuniversitaire de liaison et de transfert sur l'intervention
et la prévention psychosociales de la FAS (CLIP) parce
que je crois profondément en la nécessité
de transférer les connaissances universitaires aux praticiens
en mesure de les utiliser. Je me sentirais très mal à
l'aise, personnellement, si les centaines de milliers de dollars
que la collectivité met à ma disposition pour mener
des recherches ne conduisaient pas à une appropriation
constante des résultats par ces milieux. Le CLIP augmentera
les moyens pour y arriver et multipliera les occasions de semer
du sens.
Claude Larivière
Professeur chercheur
Coordonnateur du D.E.S.S.
en administration sociale
Pourquoi je ne donne pas
Lorsque j'ai besoin de livres pour moi et
mes étudiants, je les paie moi-même.
Lorsque je veux faire une présentation
dans un congrès, je paie moi-même les frais.
Lorsque je juge important que mes étudiants
participent à des congrès, je paie pour eux.
Lorsque mon ordinateur est dépassé,
je le paie moi-même.
Pour créer un site Web, je paie une
personne pour m'aider.
Lorsque j'ai besoin de correcteurs, je les
paie moi-même.
Lorsque j'ai besoin d'assistants de recherche,
je les paie moi-même.
Calculez par vous-même le montant annuel.
Faut-il donner en plus?
Huguette Bernard
Professeure
Faculté des sciences de l'éducation
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