Des Prix du Québec pour
Marcel Dagenais
et Gilles Fontaine
Marcel Dagenais
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Gilles Fontaine
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L'économètre Marcel Dagenais,
du Département de sciences économiques, et l'astrophysicien
Gilles Fontaine, du Département de physique, se sont vu
remettre des Prix du Québec au cours d'une cérémonie
qui se tenait à Québec le 23 novembre. M. Dagenais
a obtenu le prix Léon-Gérin, du non du premier
sociologue québécois; il s'agit de la plus haute
distinction attribuée par le gouvernement du Québec
en sciences sociales. M. Fontaine a reçu le prix Marie-Victorin,
du nom du célèbre botaniste considéré
comme le pionnier du développement des sciences naturelles
au Québec. Il s'agit également de la plus haute
distinction dans le domaine des sciences pures et appliquées.
Marcel Dagenais
Marcel Dagenais est reconnu mondialement pour avoir conçu
des outils théoriques qui ont grandement amélioré
la précision des analyses statistiques. Ses modèles
et ses prévisions macroéconomiques ont été
utiles dans des domaines aussi diversifiés que la finance,
les transports, l'énergie, la médecine et l'éducation.
M. Dagenais, qui se destinait d'abord à
la sociologie, a obtenu un doctorat en économique de l'Université
Yale en 1964. Ses professeurs James Tobin et Tjalling Koopmans,
tous deux Prix Nobel d'économie, lui communiquent la passion
des études quantitatives. À son retour au Québec,
il devient professeur à l'Université de Montréal,
où il forme toute une génération d'économistes.
À l'Université, sa disponibilité et sa générosité
sont proverbiales.
À la fois chercheur au Centre de recherche
et développement en économique et directeur de
recherche au Centre interuniversitaire de recherche en analyse
des organisations, l'économiste et économètre
Marcel Dagenais est consulté par le Bureau de la statistique
du Québec, Statistique Canada, Industrie Canada, l'OCDE,
etc.
Selon James Tobin, Robert Pindyck du MIT et
Cheng Hsiao, éditeur du prestigieux Journal of Econometrics,
Marcel Dagenais est l'un des leaders mondiaux en économétrie.
"Je me suis toujours intéressé à l'économétrie,
aux méthodes d'échantillonnage et aux applications
de l'analyse
statistique, qui me permettaient de combiner
mon aptitude pour les sciences exactes avec mon grand intérêt
pour l'humain", précise Marcel Dagenais. Durant toute
sa carrière, il a réalisé une véritable
symbiose entre la recherche empirique et la recherche théorique.
Les problèmes rencontrés sur le terrain ont stimulé
sa recherche universitaire. De fait, il est l'un des rares scientifiques
à être connu aussi bien des statisticiens que des
économistes.
Ses études théoriques ont consisté
à raffiner les méthodes d'estimation de certains
modèles statistiques applicables aux données qualitatives
d'enquête et à concevoir de nouveaux tests statistiques.
Il a aussi élaboré de nouveaux algorithmes informatiques
et mis au point des outils économétriques permettant
de mieux tenir compte d'observations manquantes et d'erreurs
sur les variables. Ses travaux appliqués ont été
reconnus comme des contributions majeures à l'avancement
des connaissances dans les secteurs concernés.
Son rayonnement international se traduit par
la quantité impressionnante de ses publications et les
nombreux prix et distinctions scientifiques qu'il a reçus,
dont la bourse Woodrow Wilson, la bourse Killam, le Prix du statisticien
d'expression française de la Société de
statistique de Paris et le prix Marcel-Vincent de l'ACFAS.
Gilles Fontaine
Les travaux de recherche sur les étoiles naines blanches
de Gilles Fontaine ont contribué à faire avancer
les connaissances tant en astrophysique qu'en astronomie.
Professeur au Département de physique
depuis 1977, M. Fontaine s'est passionné pour l'astronomie
dès l'adolescence. Après avoir obtenu un doctorat
en astrophysique de l'Université de Rochester en 1974,
il poursuit des études postdoctorales à l'Université
de Western Ontario. Depuis son doctorat, il étudie les
propriétés physiques des naines blanches, que l'on
compare à des vieillards stellaires.
Si Gilles Fontaine a consacré sa vie
à essayer de comprendre comment les étoiles meurent,
c'est parce que la réponse à cette question est
peut-être la clé pour déterminer l'âge
de l'univers. Il a conçu des modèles de simulation
numérique qui lui ont permis de jeter les bases d'une
véritable théorie de l'évolution des naines
blanches. Les modélisations, qu'il a réalisées
avec son équipe, ont conduit à la découverte
de deux types d'étoiles pulsantes.
Fasciné par l'observation astronomique,
M. Fontaine a mis au point un photomètre portatif à
trois canaux conçu pour détecter les variations
de l'intensité lumineuse des étoiles pulsantes.
Il a collaboré à la mise sur pied de l'ambitieux
projet Montréal-Cambridge-Tololo, pour l'exploration systématique
des naines blanches de l'hémisphère sud. Il a également
créé, avec un important réseau de collaborateurs
étrangers, le Whole Earth Telescope, un réseau
de télescopes distribués en longitude et mobilisés
lors de campagnes destinées à l'observation intensive
d'étoiles pulsantes.
En 1998-1999, Gilles Fontaine obtenait le
Prix d'excellence en enseignement de l'Université de Montréal,
dans la catégorie des professeurs titulaires, pour ses
qualités de pédagogue. Avec la collaboration de
ses étudiants, il a été l'un des auteurs
les plus prolifiques dans son domaine. Il a écrit plus
de 200 articles d'envergure, dont bon nombre ont été
publiés dans The Astrophysical Journal. Il est
aussi actif dans les clubs d'astronomes amateurs et est considéré
comme un excellent vulgarisateur
Le professeur Fontaine a reçu la prestigieuse
bourse Steacie du Conseil de recherches en sciences naturelles
et en génie du Canada (1986), le prix Urgel-Archambault
de l'ACFAS (1989) et une bourse de la fondation Killam (1990)
en plus d'avoir été élu membre de la Société
royale du Canada à l'âge de 43 ans à peine
(1992).
Gilles Fontaine a aussi participé à
de multiples conférences internationales et a eu accès,
comme astronome, aux meilleures infrastructures en astronomie
optique et spatiale.
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