La Faculté de musique acquiert un piano Fazioli

Jean Saulnier vante sa sonorité "claire, brillante et pure".

Jean Saulnier apprécie bien le nouveau piano Fazioli de la Faculté de musique. Un piano aux sonorités brillantes qui est très polyvalent.

Le tout nouveau piano Fazioli de la Faculté de musique a été inauguré le 2 octobre dernier par Jean Saulnier, qui a offert une démonstration des possibilités musicales de l'instrument, interprétant des oeuvres de différentes époques, de Joseph Haydn à Maurice Ravel1. Rencontré par Forum la veille du récital, alors qu'il répétait une étude de Scriabine, M. Saulnier vantait la sonorité "claire, brillante et pure" de l'instrument acquis un mois plus tôt.

Ce piano de 2,78 mètres est vraisemblablement le premier piano du facteur italien à entrer en milieu universitaire au Canada. "Nous sommes très contents de cette acquisition, dit le professeur Marc Durand. Pour la Faculté, le piano présentait un excellent rapport qualité-prix. Et sur le plan musical, sa sonorité transparente, cristalline va se prêter admirablement aux concerts et aux enregistrements. Pour les étudiants, c'est un avantage considérable."

Si la Faculté possédait déjà deux Steinway de concert, ils étaient un peu vieillots et ne présentaient pas les qualités sonores du nouvel instrument, acquis au coût de 110 000$.

Il s'agit du cinquième Fazioli à entrer au Québec. La chapelle historique du Bon-Pasteur en possède un, de même que la maison Trestler, à Varennes, et deux particuliers (dont Marc Durand) qui en ont acheté un pour leurs propres besoins.

Piano polyvalent
De l'avis de Jean Saulnier, le piano donnera sa pleine mesure dans la musique française et le répertoire classique en raison de sa sonorité particulière. Mais, rajoute-t-il aussitôt, c'est un piano polyvalent qui se prête à d'autres genres.

En 20 ans, le facteur Paolo Fazioli, de Milan, a acquis une réputation internationale avec ses pianos de concert. Une particularité de l'entreprise, lancée en 1979, est que le fondateur a été lui-même pianiste de concert avant de terminer des études d'ingénieur mécanique. Il faut ajouter qu'une pièce importante, le sommier, est assemblé par un artisan de la Beauce, André Bolduc, avec du bois d'érable québécois.

"C'est un instrument très différent de tous les autres", signale Gaëtan Perrin, technicien à la Faculté de musique depuis une vingtaine d'années. À titre de responsable de l'entretien du nouvel instrument, M. Perrin a suivi une formation spéciale en Italie afin de se familiariser avec les soins à lui apporter. "M. Fazioli a inventé une toute nouvelle façon d'aborder la projection sonore, dit-il. La densité du feutre des marteaux est différente, les marteaux eux-mêmes sont plus petits, plus ronds, plus légers. C'est une approche qui s'inspire des premiers pianos."

Avec M. Durand et M. Saulnier, M. Perrin a participé au choix de l'instrument, qui a été acquis par la Faculté dans une salle de montre à Salt Lake City. Le modèle F278 a été, de l'avis unanime, le meilleur choix, d'autant plus que le facteur italien a fait à l'Université de Montréal un prix d'ami puisqu'on paie jusqu'à 150 000$US pour un tel instrument sur le marché.

Ce n'était pas le premier concert de l'instrument, qui a précédemment été touché par deux grands pianistes dans des récitals aux États-Unis, Angela Hewitt et Garrick Ohlson. On peut voir leur autographe sur la table de résonance.

Mathieu-Robert Sauvé

1 Le récital, produit en collaboration avec la chaîne culturelle de Radio-Canada (100,7 FM), sera diffusé le 12 octobre à 20 h à l'émission Radio Concert.