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Le génie aérospatial à l'heure de l'"environnement virtuel"

L'École Polytechnique inaugure un nouveau laboratoire de conception et de fabrication assistées par ordinateur.

Alexandre Grégoire-Rousseau est l'un des 14 étudiants à la maîtrise en génie aérospatial à avoir choisi l'option "Environnement virtuel". Il utilise ici le logiciel CATIA.

Les écoles de génie du Québec offrent désormais une option "Environnement virtuel" au programme de maîtrise en génie aérospatial. Cette formation de pointe, donnée dans un nouveau laboratoire informatique de l'École Polytechnique mais ouverte aux étudiants des universités McGill, Laval et de Sherbrooke, permettra annuellement à 15 étudiants d'apprendre à maîtriser des logiciels de conception et de fabrication assistées par ordinateur. Le coût total du projet est évalué à quatre millions de dollars et est assumé par l'entreprise privée, le gouvernement québécois et les universités participantes.

"Le Québec est la cinquième puissance mondiale dans l'aérospatiale, a dit le vice-premier ministre et ministre d'État à l'Économie et aux Finances, Bernard Landry, venu assister au lancement le 30 septembre dernier. Plus de 40 000 personnes dans la région de Montréal gagnent leur vie grâce à ce secteur en pleine progression puisque les prévisions font état d'une croissance de 5% par année pour les 25 prochaines années."

Déjà quatre heures par jour
Après avoir obtenu son diplôme en génie mécanique, Michel Fontaine s'est inscrit à la maîtrise en génie aérospatial. Il a été retenu parmi les premiers étudiants qui ont accès au logiciel CATIA dans le laboratoire financé par IBM grâce à un investissement de 1,2 million de dollars. Depuis le début du trimestre, il passe plus de quatre heures par jour devant son écran afin de se familiariser avec son nouvel outil de travail. Le logiciel CATIA est utilisé par 80% des entreprises en aérospatiale dans le monde.

D'une main adroite, il manipule virtuellement un avion (le Regional Jet, de Bombardier) dans tous les sens et peut décider d'explorer l'intérieur de l'aile ou le cockpit en quelques manuvres de souris et quelques clics.

Sur l'ordinateur voisin, Alexandre Grégoire-Rousseau a déjà conçu quelques pièces du fuselage à l'aide de ce logiciel qui offre aux ingénieurs la possibilité de visualiser en trois dimensions l'assemblage sans avoir à créer des prototypes coûteux.

"Dans notre industrie, le grand enjeu est la réduction des coûts, a expliqué en conférence de presse le président du Centre d'adaptation de la main-d'oeuvre aérospatiale du Québec (CAMAQ), Serge Tremblay. Nous croyons que l'option 'Environnement virtuel' permettra d'atteindre cet objectif."

M. Tremblay a signalé que l'exode des cerveaux, dont les médias parlent abondamment depuis quelques mois, ne touche pas le secteur dont il s'occupe. Le Québec, avec quelque 225 entreprises spécialisées en aérospatiale, offre d'excellentes conditions de travail. De plus, les Bombardier, Bell Helicopter, Pratt &Whitney Canada investissent dans les programmes de formation. C'est dans leur intérêt, car le nombre d'emplois dans le secteur de l'aérospatiale a fait un bon de 20% entre 1994 et 1999 au Canada.

C'est le CAMAQ, fondé en 1978 pour "favoriser une meilleure concertation et orchestrer la collaboration de tous les acteurs engagés dans la planification et la formation de la main-d'oeuvre", qui a pris l'initiative de créer ce programme qui n'a pas d'équivalent ailleurs dans le monde.

Mathieu-Robert Sauvé


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