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"Nous espérons que le gouvernement tiendra compte de notre gestion responsable"

Le recteur Robert Lacroix fait le bilan de la première année de son mandat devant l'Assemblée universitaire.

"Nous pratiquons actuellement une gestion responsable, a déclaré le recteur. Et les résultats que nous avons obtenus sur le plan financier le confirment."

En effet, en 1998-1999, le déficit de l'Université de Montréal s'élevait à 5,1 M$, soit 400 000$ de moins que ce qui avait été prévu. Ce montant représente 5,9% du total des déficits courants des universités québécoises pour cette même année, soit 87 M$. Pour l'année 1999-2000, on prévoit un déficit de 4,6 M$, ce qui représentera 5,2% du déficit courant prévu pour l'ensemble des universités québécoises.

"Il faut se rappeler, précise M. Lacroix, que le budget de fonctionnement de l'Université de Montréal représente 18% du total des budgets de fonctionnement des universités québécoises. Nous comptons bien que cette gestion responsable sera prise en compte par le gouvernement québécois lorsque le moment sera venu pour lui de réinvestir dans les universités."

Puis, il ajoute: "L'Université de Montréal a agi de façon responsable, mais elle souffre d'un déficit de ressources qui met de plus en plus en cause la qualité même de ses programmes de formation et sa capacité de maintenir à un niveau compétitif sa vaste activité de recherche. Nous avons accompli notre travail, au gouvernement maintenant de faire le sien."

Mémoire au ministre
C'est ce que demande l'Université dans le mémoire* qu'elle a remis le 24 septembre au ministre de l'Éducation, François Legault. Pour répondre à la demande explicite du ministre, ce mémoire compare la situation de l'Université de Montréal avec celle de l'université canadienne qui lui ressemble le plus, à savoir l'Université de Toronto. Cette dernière se définit comme la grande université canadienne de calibre international au service des Canadiens.

"Or, l'Université de Montréal, l'École Polytechnique et l'École des HEC représentent le seul complexe universitaire francophone qui ait joué ce rôle au Québec et dans l'ensemble du Canada, observe le recteur Lacroix. Et il entend bien continuer à occuper une place de premier ordre sur l'échiquier universitaire mondial. Pour ce faire, cependant, il doit bénéficier de ressources analogues à celles de l'Université de Toronto et des universités américaines comparables. Ces dernières établissent les normes de qualité en matière de formation et de recherche pour l'ensemble des établissements du continent."

Pour préserver la qualité de l'enseignement et de la recherche à l'intérieur de ses frontières, le Québec doit fournir à ses universités des ressources qui équivalent à ce qu'attribuent les États-Unis et le Canada anglais aux universités de même envergure, observe le recteur. "Croire qu'il pourrait en aller autrement, c'est, dans l'état actuel des choses, se bercer d'illusions."

L'écart de 2860$ dans les dépenses par étudiant pondéré entre l'Université de Toronto et l'Université de Montréal entraîne pour cette dernière, à l'exclusion des écoles affiliées, un manque à gagner de l'ordre de 180 M$ par année.

Plan de relance
Avec le congé de cotisation au fonds de retraite et grâce à "l'implication remarquable" de la communauté universitaire, "le plan de relance offre, tout juste un an après sa mise en oeuvre, des garanties de succès qui dépassent nos espérances et qui confondront sûrement les sceptiques", a déclaré le recteur. Il a ensuite signalé les "composantes majeures de ce succès" tout en indiquant les priorités pour l'année qui commence.

Finie, la morosité
En matière de communications, d'affaires publiques et de développement, deux grandes priorités: la grande campagne des années 2000 et le recrutement des clientèles étudiantes.

"L'Université de Montréal a tourné la page de la morosité, a déclaré en terminant M. Lacroix. Nous avons commencé à construire l'Université du 21e siècle en comptant d'abord sur nos propres moyens, notre sens de l'innovation et notre enthousiasme. Nous avons maintenant besoin de l'aide gouvernementale et de l'appui des diverses composantes de la société québécoise pour poursuivre ce travail. Le Québec ne peut faire l'économie d'un complexe universitaire francophone de calibre mondial."

Françoise Lachance


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