[page U de M][Accueil Forum][En bref][Calendrier][Vient de paraitre][Etudiants][Opinions]


Bourses pour femmes

Le CRSNG subventionne l'engagement et l'installation de deux nouvelles professeures.

Hélène Lebel

La chimiste Hélène Lebel et l'optométriste Rita Demanins ont été retenues dans le cadre du Programme d'appui aux professeurs universitaires du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), qui "vise à remédier au problème de la sous-représentation des femmes au sein du corps professoral en sciences naturelles et en génie". Avec ces deux lauréates sur moins d'une vingtaine au Canada, l'Université de Montréal est l'une des cinq maisons d'enseignement supérieur canadiennes à profiter plus d'une fois de ce programme prestigieux.

Les deux jeunes femmes, qui entament leur carrière de professeure respectivement au Département de chimie de la Faculté des arts et des sciences et à l'École d'optométrie, pourront compter sur une subvention salariale annuelle de 40 000$ pour trois ans (renouvelable pendant deux ans par la suite) ainsi que sur de substantielles subventions de recherche et d'achat de matériel provenant du CRSNG.

Rita Demanins

"C'est un grand honneur pour moi, dit Mme Demanins. Je trouve important que le gouvernement encourage les femmes dans les carrières scientifiques. Elles ne se sentent pas toujours les bienvenues dans le monde de la recherche."

Mme Demanins, qui a étudié à l'Université McGill avant de terminer, en France, un postdoctorat à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), devient la troisième femme seulement parmi les 14 professeurs réguliers de l'École d'optométrie. "Il y a une sous-représentation des femmes en recherche dans ma discipline, déplore la nouvelle professeure. Pourtant, la majorité des optométristes professionnels et des étudiants en optométrie sont des femmes."

Spécialisée dans le développement de la vision chez le nourrisson, Mme Demanins disposera d'un budget annuel de 21 000$ pour trois ans (renouvelable pendant deux ans) et d'une subvention de 25 500$ pour l'achat de matériel.

Un concours prestigieux
Comme sa collègue de l'École d'optométrie, Hélène Lebel est ravie d'avoir été retenue parmi les lauréates de ce concours qu'elle qualifie de "très prestigieux". Mais elle souligne que ce type de mesures incitatives n'est d'aucun secours lorsqu'il faut choisir une carrière. "Il faut surtout aimer la recherche. Qu'on soit un homme ou une femme."

La difficulté de mener de front une vie de famille et une carrière universitaire n'explique pas la sous-représentation des femmes en recherche, selon elle. "Lorsque j'ai eu la chance de faire un postdoctorat à Harvard, je n'ai pas hésité. C'était important pour moi. Une personne qui a une famille, homme ou femme, y pense deux fois. C'est toujours plus facile quand on est célibataire..."

Cela dit, elle regrette que le milieu de la recherche fondamentale ne compte pas autant de femmes qu'il le devrait. Les universités sont également sous-représentées. L'effort du CRSNG arrive donc à point. Le Programme d'appui aux professeurs universitaires, peut-on lire dans un communiqué du gouvernement du Canada, veut stimuler l'engagement de femmes en "encourageant les universités canadiennes à nommer des chercheuses à fort potentiel à des postes conduisant à la permanence en sciences et en génie".

Un laboratoire en catalyse asymétrique
Depuis l'obtention de son baccalauréat en biochimie à l'Université Laval, Mme Lebel a mené des recherches sur les méthodes de préparation de composés organiques qui entrent dans la composition de médicaments, d'additifs alimentaires et de diverses variétés d'engrais. Les travaux du laboratoire de catalyse asymétrique, qu'elle met actuellement sur pied au Département de chimie de l'Université de Montréal (où elle a obtenu son doctorat) exploreront cette voie.

Le CRSNG, en plus de payer une partie de son salaire à raison de 40 000$ pendant trois ans (renouvelable pour deux ans), accorde à Mme Lebel une subvention de 40 000$ selon les mêmes conditions pour payer les coûts de ses travaux. De plus, elle reçoit une somme de 70 000$ pour l'achat de matériel. C'est donc plus de 470 000$ en cinq ans que Mme Lebel aura reçu de l'organisme subventionnaire fédéral si ses bourses sont renouvelées au cours des deux dernières années.

La jeune femme souligne qu'elle a choisi l'Université de Montréal de préférence aux autres universités canadiennes où elle aurait pu être embauchée, car c'est ici qu'on lui offrait les meilleures conditions de recherche. "Dans mon domaine, la chimie organique, je dirais que l'Université de Montréal est la meilleure au pays, dit-elle. Autant en raison du personnel que des infrastructures techniques."

À noter, Mme Lebel est la lauréate 1999 du Programme d'appui aux professeurs universitaires qui a reçu la subvention de fonctionnement la plus grosse parmi les 19 femmes nouvellement embauchées d'un bout à l'autre du pays.

Mathieu-Robert Sauvé


[page U de M][Accueil Forum][En bref][Calendrier][Vient de paraitre][Etudiants][Opinions]