FORUM - 17 MARS 2000 

 L'éducation de la jeune fille de province dans Balzac

Du point de vue de la dynamique balzacienne, la jeune fille a une valeur considérable. La jeune fille, c'est la femme en formation, c'est la future épouse, la future mère. Influencée par son milieu et par son éducation, bien ou mal dirigée, la jeune fille devient mère admirable ou mère indigne, femme de raison ou être de passion, épouse vertueuse ou courtisane.

La jeune fille de province diffère selon les classes sociales. Il y a la jeune provinciale de l'aristocratie, celle de la bourgeoisie, celle du peuple. Des éducations diverses créent des êtres divers.

La révélation de la jeune fille à elle-même l'éclaire, l'instruit, l'arme pour combattre. Si, avant d'aimer, la jeune fille est peu de chose aux yeux de Balzac, au contraire, à partir du jour où elle aime, la jeune fille devient réellement femme.

Balzac nous fournit sur la jeune provinciale, sur les classes sociales auxquelles elle appartient, sur son portrait physique et moral, sur son instruction, sur son éducation au pensionnat aussi bien qu'à la maison, sur son éducation morale et religieuse, sur sa préparation à la vie, sur son mariage ou sur son célibat une masse de renseignements.

À l'aide de mémoires, de documents d'archives, de correspondances, d'oeuvres littéraires et de journaux de l'époque, d'écrits de spécialistes et d'historiens de l'éducation, l'auteur a étudié la jeune fille en France dans la première moitié du 19e siècle. Il a tenté de démontrer jusqu'à quel point Balzac est proche de la vérité historique aussi bien lorsqu'il décrit le milieu où évolue la jeune provinciale que lorsqu'il parle de son éducation et de sa destinée.

Marcel Boisvert est professeur au Département de didactique à la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université de Montréal.

Marcel Boisvert, L'éducation de la jeune fille de province dans Balzac, Montréal, Guérin, 2000, 240 pages approximativement.