FORUM - 3 AVRIL 2000

Mise en garde aux automobilistes mal garés

Les préposés de la Ville donneront des contraventions sur le campus.

Dès le 3 avril, les préposés au stationnement de la Ville de Montréal pourront placer des contraventions sur le pare-brise des automobiles qui ne respectent pas les règlements du stationnement sur le campus. Le Comité exécutif a donné son accord à cette nouvelle directive le 8 février dernier.

"La mise en place de cette mesure s'effectuera de façon ordonnée, précise Russell Adams, directeur général de la Direction des immeubles. Les préposés de la Ville viendront à notre demande, et ceci, après au moins un avis d'infraction signalé à l'automobiliste mal garé."

La décision d'appliquer cette méthode dure vise à éliminer une certaine injustice qui a vu le jour dans le parc de stationnement de l'Université de Montréal. Les titulaires de permis A, les plus coûteux (652$ annuellement par comparaison à 387$ pour un permis B), se sont plaints à plusieurs reprises d'être repoussés dans des aires plus éloignées parce que des voitures affichant la vignette B ou C occupaient plusieurs places. Or, les responsables du stationnement n'avaient aucun moyen coercitif d'appliquer le règlement.

"Tout ce que nous pouvions faire, c'était donner un avis de courtoisie", signale Laurier Ducasse, directeur de la division Service aux usagers de la Direction des immeubles.

L'Université de Montréal n'est pas la première à demander l'aide des services municipaux pour faire respecter les règlements sur son territoire. À l'Université Laval, les préposés de Sainte-Foy et de Sillery donnent depuis longtemps des billets d'infraction aux contrevenants. À l'Université McGill et dans plusieurs grandes entreprises montréalaises, les préposés municipaux interviennent également.

Un parc de stationnement très étendu
Guy Labelle, surintendant au Stationnement, précise que le parc de stationnement de l'Université de Montréal compte quelque 3400 places dans 38 aires. Il y a environ 650 titulaires de permis A, 1700 titulaires de permis B et quelque 2400 titulaires de permis C, réservés aux étudiants. La grande majorité des conducteurs respectent les règlements, mais le nombre de plaintes n'a pas cessé de croître depuis un an. "Les gens nous appellent pour nous dire: 'Si vous ne faites pas respecter les places réservées, je vais m'acheter un permis B et payer 265$ de moins.' Nous devions trouver une solution."

Jusqu'à l'automne 1998, une dépanneuse remorquait les véhicules en infraction jusqu'à la fourrière, située dans le stationnement Louis-Colin. Le propriétaire devait alors payer une amende de 50$ pour récupérer son auto. Mais l'entretien et la mise en service de la dépanneuse étaient onéreux (près de 40 000$ par an), en plus de susciter des insatisfactions. L'an dernier, on a donc pris la décision d'abolir la fonction de remorquage et de recycler le véhicule.

À partir du 3 avril donc, les préposés au stationnement de l'Université de Montréal continueront de sillonner le parc afin de retracer les véhicules mal garés ou sans permis. Ils pourront voir si le véhicule a déjà fait l'objet d'un avertissement. Si c'est le cas, les préposés municipaux passeront aux actes...

Mathieu-Robert Sauvé