On en parle de plus en plus, mais l'interdisciplinarité, ça veut dire quoi dans la pratique? Les étudiants de 10 départements reliés aux sciences de la santé ont voulu aller au-delà d'une connaissance théorique de ce qui se fait dans les disciplines autres que la leur en organisant une demi-journée d'échanges destinée à rapprocher ces futurs professionnels qui auront à travailler en collaboration.
"Cette activité fait suite à une conférence sur l'interdisciplinarité organisée par la Faculté de médecine en septembre dernier, explique Julia Sohi, étudiante en médecine et l'une des organisatrices du symposium. Cette conférence n'avait pas permis d'échanges entre les étudiants. Une connaissance théorique des autres disciplines est insuffisante et nous avons besoin de créer des occasions de rencontre pour briser les barrières de la communication."
Les ateliers, réservés aux étudiants et organisés par un comité interdépartemental, ont abordé des questions comme l'origine des préjugés à l'égard des diverses professions de la santé, la place du patient dans une approche interdisciplinaire, les problèmes de communication entre les disciplines, les idéaux de la vie en rose, les problèmes d'éthique, l'interaction dans un travail de groupe et la santé internationale.
Au-delà des préjugés
Près de 350 étudiants en ergothérapie, médecine,
nutrition, orthophonie-audiologie, pharmacie, physiothérapie,
psychologie, service social, sciences infirmières et kinésiologie
ont ainsi pu découvrir que "l'autre est comme nous",
selon l'expression de Jacinthe Rivet, étudiante en médecine.
Les similarités dans les questionnements, les façons d'être, les préoccupations et les objectifs semblent ne pas être évidentes lorsque chacun poursuit sa formation sans contact avec les autres professionnels du même milieu. "Nous avons nos propres préjugés et il y a aussi des préjugés inculqués par notre formation", estime Catherine Trempe-Masson, qui poursuit ses études en médecine après avoir fait un baccalauréat en sciences infirmières.
"En sciences infirmières, ajoute Isabelle Ménard, nous n'aurions jamais osé inviter les étudiants en médecine à une activité commune à cause de ces préjugés." Elle avoue avoir été touchée par cette invitation adressée aux autres facultés par les étudiants en médecine.
Les organisateurs ont eu l'appui de leur département dans cette initiative et certains départements ont même crédité l'activité comme une demi-journée de stage. Les ateliers se sont terminés par un forum où des cliniciens travaillant dans des centres hospitaliers, des CLSC et des centres de réadaptation ont fait part de leurs expériences de travail en contexte interdisciplinaire.
Daniel Baril