André Racette |
Le récent budget Landry aura très peu d'effet sur
la situation budgétaire de l'Université de Montréal.
On prévoit même encore un léger déficit
pour l'année 1999-2000, et ce, malgré la soupape
que constitue le Fonds de relance. Tout au plus l'Université
verra-t-elle son service de la dette réduit d'environ 1,2 M$,
a expliqué à Forum le directeur des finances
André Racette.
"Depuis un an, on s'attendait à la fin des compressions, à une compensation pour les coûts de système et à un peu d'argent neuf et c'est à peu près ce qu'on a obtenu", constate M. Racette.
Les coûts de système comprennent, essentiellement, l'augmentation de la masse salariale due aux promotions, à la progression dans les échelles de salaires et à l'indexation de celles-ci. Ils comprennent également les hausses de coûts relatifs aux dépenses courantes comme l'électricité, le chauffage, etc. À cet égard, l'Université de Montréal ne recevra que 1,7 M$.
Cette somme ne couvrira pas l'ensemble des coûts de système de l'Université, selon M. Racette. Il note cependant qu'il s'agit là d'une importante amélioration par rapport aux années précédentes, au cours desquelles le gouvernement n'assumait pas ces coûts, ce qui équivalait à une compression additionnelle de la subvention des universités.
Le budget du ministre Bernard Landry prévoyait également un montant, non récurrent, de 170 M$ pour éponger la partie des déficits accumulés due aux programmes d'aide à la retraite.
La base budgétaire de l'Université de Montréal équivalant à 17% de celle de l'ensemble des universités québécoises, l'UdeM devrait recevoir environ 29 M$ qui ne pourront servir à autre chose qu'à diminuer le déficit accumulé. Ce dernier sera donc ramené à 60 M$.
Moins d'emprunts
"Nous allons ainsi réduire notre service de la dette,
ce qui signifie que nous emprunterons moins, souligne M. Racette.
Toutefois, avec ces 29 M$, nous sommes tout de même
en deçà de 10 M$ de ce que nous ont coûté
les programmes d'aide à la retraite. Mais nous faisons
des démarches pour obtenir la différence."
De plus, ce montant de 29 M$ sera versé en deux temps: 75% dans les prochains jours et 25% après le dépôt d'un plan visant l'atteinte, d'ici quatre ans, de l'équilibre budgétaire incluant un début de résorption du déficit accumulé.
M. Racette demeure confiant de déposer prochainement un plan qui satisfera aux exigences du ministère. "Nous sommes dans une position avantageuse en raison de nos programmes d'aide à la retraire." Il s'attend donc à ce que l'Université obtienne 100% de la somme qui lui revient pour le prochain exercice financier, qui débute en juin.
Avec l'aide du Fonds de relance, qui permet à l'Université d'investir afin d'augmenter ses revenus (voir Forum du 29 mars), le directeur des finances croit que l'équilibre budgétaire devrait être atteint d'ici trois ans. C'est d'ailleurs ce que prévoit un plan de redressement présenté au Conseil de l'Université.
"Mais outre la diminution du service de la dette, le budget Landry ne change rien à la situation fondamentale de l'Université de Montréal, qui continue de faire face à un déficit structurel récurrent de 15 M$, conclut André Racette. La question du déficit structurel ne peut être résolue que par une diminution proportionnée des dépenses ou une augmentation équivalente des revenus."
Françoise Lachance