TÉMOIGNAGE
Si l'on définit le "philanthrope" comme une personne qui consacre une partie importante de son temps et de ses énergies à améliorer le sort de la société et à contribuer à son bien commun, ce qualificatif s'applique pleinement à Marcel Piché, décédé le 12 janvier dernier à l'âge de 85 ans.
Avocat, grand spécialiste du droit corporatif, homme d'affaires et ancien professeur de droit des affaires, Marcel Piché a eu une carrière aussi remarquable que variée. Sa participation à divers conseils d'administration, notamment du Trust général du Canada, de La Presse, d'ITT-Canada, des Distilleries Corby, a été marquée par une grande efficacité, la fidélité à ses nombreuses responsabilités et une disponibilité remarquable malgré ses multiples occupations.
Il fut président du Théâtre du Nouveau Monde de 1954 à 1968; président du conseil d'administration de l'Association des hôpitaux du Québec de 1954 à 1956; président du conseil d'administration de l'Institut de recherches cliniques de Montréal de 1966 à 1991; président du Conseil pour l'unité canadienne de 1976 à 1980; président de la Place des arts de Montréal de 1968 à 1973; chancelier, président du conseil d'administration et membre du Comité exécutif de l'Université de Montréal de 1968 à 1978. C'est dire que Marcel Piché s'est intégré pleinement à la vie des affaires, de la culture, de l'éducation universitaire et de la recherche biomédicale.
Véritable chef de file dans le domaine socioculturel au Québec, il s'est dévoué sans compter pour la musique, le théâtre et l'opéra. Il a joué un rôle important dans la création et la mise sur pied, avec Jean Gascon, de la Fondation du Théâtre du Nouveau Monde en 1954. Pendant de nombreuses années, il a consacré une partie de ses vacances d'été aux fameux concerts de Bayreuth. Il fut d'ailleurs le premier président de l'Opéra de Montréal.
De 1966 à 1991, il aura apporté une aide exceptionnelle et essentielle à la création et à l'expansion de l'Institut de recherches cliniques de Montréal, devenu en peu de temps le joyau de la recherche biomédicale au Québec. Grâce à son aide constante et à ses conseils judicieux, l'Institut a pu traverser de nombreuses difficultés et jouir d'un épanouissement extraordinaire.
Marcel Piché a rendu d'immenses services à l'Université de Montréal durant les mandats des deux premiers recteurs laïques, Roger Gaudry et Paul Lacoste. Sa connaissance du milieu corporatif, sa longue expérience du monde des affaires et des conseils d'administration en ont fait un candidat naturel au poste de chancelier et président du conseil d'administration de l'Université. Il est devenu chancelier après l'adoption de la nouvelle charte de l'Université, qui impliquait une grande participation du corps. C'était à l'automne 1967, justement quand avaient lieu les grandes contestations étudiantes de la fin des années 1960 et au moment où l'Université faisait l'expérience de nouvelles structures administratives. L'Université a d'ailleurs reconnu le rôle qu'il avait joué en lui décernant un doctorat honoris causa. Ses mérites furent aussi reconnus en 1969 par sa nomination au rang d'officier de l'Ordre du Canada.
L'Université ainsi que l'Institut de recherches cliniques de Montréal, qui lui est affilié, conserveront un souvenir inoubliable des multiples contributions et des sages conseils de cet avocat et homme d'affaires qui a tant contribué au progrès de notre société
Roger Gaudry, C.C., G.O.Q.
Ancien recteur de l'Université de Montréal
Jacques Genest, C.C., G.O.Q.
Fondateur de l'Institut de recherches cliniques de Montréal
Dans le cadre de la Semaine interculturelle, organisée par le Service d'action humanitaire et communautaire des Services aux étudiants, Julie Desrosiers, "body-painter", s'est exécutée sur Patricia Gaumond, étudiante en arts plastiques. |