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Thèses et revues sur Internet

Guylaine Beaudry

Depuis quelques semaines, 15 thèses sont accessibles sur le Web (http://www.pum.umontreal.ca/theses/). Cela ne constitue qu'un avant-goût de la diffusion de l'avenir des travaux de troisième cycle. Dès l'an prochain, les 350 thèses déposées à l'Université de Montréal devraient être disponibles sous forme électronique en plus de trouver une place sur les rayons des bibliothèques.

En plus du texte qui apparaît à l'écran de façon traditionnelle, la version électronique permet à l'internaute de consulter les renvois par un simple clic, de faire des recherches très ciblées et d'accéder instantanément aux sites mis en référence. Bien que les thèses actuellement en ligne proviennent de différents départements, elles n'exploitent qu'une partie des possibilités de ce nouveau mode de diffusion. La version électronique d'une thèse peut en effet inclure des extraits sonores, des images en animation et même des séquences vidéo.

En adoptant le système SGML pour la diffusion des doctorats dans le cadre d'un projet pilote, les Presses de l'Université de Montréal, le Service des bibliothèques et la Faculté des études supérieures ont donné à l'Université de Montréal une expertise qui dépasse ses frontières. "Nous sommes mieux connus en France que chez nous, explique Guylaine Beaudry, responsable des publications électroniques aux PUM et aux bibliothèques, de retour de Paris. Le ministère français de l'Éducation, des éditeurs et des responsables de revues savantes s'intéressent à notre système de numérisation."

Mme Beaudry signale que les universités du Québec pourraient elles-mêmes être citées comme modèles, car leur collaboration est exemplaire. "Éventuellement, nous envisageons de créer un site unique dans lequel toutes les thèses des universités québécoises pourraient être regroupées. Cela pourrait s'appeler 'cumlaude.org'."

Et pourquoi pas, ajoute Mme Beaudry, un site universel? Un outil de recherche permettrait à l'usager de naviguer dans un océan de travaux universitaires. En un instant, il retrouverait les thèses déposées en Asie ou à Trois-Rivières qui portent sur le sujet qui l'intéresse...

Une nouvelle attitude à adopter
Le projet pilote a révélé que les étudiants sont inquiets de leurs droits d'auteur quand il s'agit de diffuser sur Internet. Certains pensent par exemple que cette diffusion pourrait compromettre leur projet de publier leur thèse chez un éditeur. Or, des précédents ont démontré que loin de nuire à cette possibilité, l'édition électronique pouvait stimuler les ventes en librairie. Ainsi, depuis que la National Academy Press a rendu disponible l'intégralité de son fonds sur Internet, son chiffre d'affaires a augmenté de 17%.

L'équipe de Mme Beaudry a donc passé beaucoup de temps à rassurer les doctorants sur le nouveau mode de diffusion. "Je suis convaincue que les étudiants ont tout à gagner à diffuser sur le Web", dit-elle.

De toute façon, une version sur papier est encore exigée pour l'archivage. Pour combien de temps? On peut se le demander. L'exemple de la Virginia Tech University est éloquent. Dans cette université américaine, le dépôt sur papier d'une thèse est carrément interdite depuis janvier 1997. Résultat: alors que la consultation moyenne d'une reliure était de 2,3 par année, certaines thèses comptent des milliers de visites. Le record: 34 791 accès pour une dissertation en génie mécanique sur le contrôle acoustique d'un apprenti ingénieur nommé Maillard.

Publications en ligne
Le modèle élaboré aux PUM peut être appliqué à d'autres usages. Des revues savantes comme Sociologie et sociétés, Surfaces, Géologie physique et Quaternaire et Méta sont déjà accessibles directement à partir de n'importe quel ordinateur branché sur Internet.

Le gouvernement fédéral, par la voix du ministère de l'Industrie et du Conseil de recherches en sciences humaines, vient d'accorder 207600$ aux PUM et à deux autres éditeurs universitaires canadiens pour encourager ce virage électronique. Six autres revues universitaires, dont deux de l'Université de Montréal (Circuit, portant sur la musique au 20e siècle, et Criminologie, qui se penche sur le système juridique et la criminologie), seront disponibles, en ligne, d'ici l'an 2000.

En annonçant la subvention le 14 avril dernier, le ministre de l'Industrie, John Manley, a dit que la publication électronique de revues scientifiques constituait une étape de plus pour faire du Canada "le pays le plus branché du monde".

Mathieu-Robert Sauvé


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