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Cinquantième anniversaire
de l'Institut de réadaptation

C'est un hôpital où les patients sont invités à sortir de leur lit, de leur chambre et même de l'établissement... "Notre but est de redonner l'autonomie aux personnes. Cela fait partie du traitement de les faire marcher dans le corridor. On les emmène danser ou encore assister à un match des Expos", lance en souriant le Dr Gilbert Blain. Le médecin, qui a travaillé durant 13 ans à l'Institut de réadaptation de Montréal (IRM), où il a notamment été directeur des soins professionnels, a repris du service afin de présider les célébrations du 50e anniversaire de l'hôpital, qui compte 100 lits.

Rénové grâce à un financement de 11 millions de dollars, auquel s'est ajoutée une enveloppe de 1,5 million pour l'achat d'équipement de laboratoire, l'IRM a un statut d'hôpital affilié. Il a donc pour mission l'enseignement et la recherche, en plus de soigner des patients.

"Nous traitons quatre types de clientèle, explique à Forum le directeur général de l'établissement, Jacques Nolet, au cours d'une visite des lieux: les traumatisés crâniens, les blessés médulaires, les victimes d'accident cérébrovasculaire et les amputés. Notre patient le plus célèbre, dans cette dernière catégorie: Lucien Bouchard."

L'orthésiste-prothésiste Claude Lévesque, qui travaille à l'IRM depuis 26 ans, a connu l'époque des prothèses lourdes et rigides. Aujourd'hui, le laboratoire d'aide technique peut produire une centaine de modèles de prothèses articulées, ajustées sur mesure pour l'usager et très semblables aux membres amputés. Grâce à la conception et à la fabrication assistées par ordinateur, la pièce s'ajuste avec précision au moignon.

Des étudiants de la Faculté des sciences infirmières et de l'École de réadaptation viennent faire des stages à l'Institut. Une trentaine de professeurs comptent parmi les quelque 500 employés.

Le centre de recherche de l'IRM s'est notamment fait connaître pour avoir mis au point un système de contrôle du fauteuil roulant pour les quadraplégiques. Malheureusement, faute d'un dépôt de brevet à temps, l'idée a été reprise et commercialisée par une firme privée de l'extérieur.

Plus récemment, deux étudiants en ergonomie, Alain Lafrenière et Daniel Dumont, ont conçu, et breveté, un siège muni de 2000 capteurs permettant d'ajuster les fauteuils roulants. Chaque corps humain étant unique, les points de pression varient d'une personne à l'autre. Quand on passe 15 heures par jour dans le même fauteuil, celui-ci doit être personnalisé avec minutie.

Enfin, l'IRM abrite une pièce entièrement "domotisée" où l'occupant, qui ne peut se servir de ses bras, n'a qu'à demander pour être servi. À ses ordres, les rideaux s'ouvrent et se ferment, les lumières s'allument ou s'éteignent, la chaîne stéréo se met en marche. Même les robinets répondent à ses directives grâce à un système de reconnaissance de la parole.

M.-R.S.


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