ASSEMBLÉE UNIVERSITAIRE

Un projet d'avenir: bilan des six premiers mois

Six mois après son discours du début d'octobre, au cours duquel il a lancé son projet d'avenir, le recteur Robert Lacroix a tenu à faire un premier bilan devant les membres de l'Assemblée universitaire réunis pour la séance du 12 avril.

"Mais c'est là le bilan de l'ensemble de l'Université et non uniquement de la direction", a-t-il observé. Parmi les nombreuses réalisations mentionnées par le recteur, soulignons:

la mise sur pied de plusieurs programmes tant au premier cycle (8 programmes bidisciplinaires, 11 modules en langues et cultures, des baccalauréats en études internationales, en sécurité et police, etc.) qu'aux cycles supérieurs (nouvelles maîtrises professionnelles, formation continue, programmes interdisciplinaires, formation courte, etc.);
l'accélération de la mise en place du guichet étudiant interactif, qui permettra aux candidats de faire leur demande d'admission en ligne dès octobre 1999 et aux étudiants de s'inscrire par voie électronique à compter de janvier 2000;
une tendance à la hausse des nouvelles inscriptions grâce, notamment, au "décontingentement" de certains secteurs, à la création de nouveaux programmes et à l'augmentation du taux de persévérance;
l'organisation du pôle scientifique et technologique en collaboration avec l'École Polytechnique;
l'adoption d'un protocole d'évaluation des unités d'enseignement et de recherche et l'élaboration d'un projet de protocole pour l'évaluation des unités;
une intensification de la publicité et des communications.

Longueuil et Laval
M. Lacroix a aussi annoncé que l'Université était sur le point de conclure une entente avec l'Université de Sherbrooke et l'Université du Québec à Montréal pour l'établissement d'un campus à Longueuil.

"Nos programmes étant complémentaires, nous avons compris qu'il était préférable de réaliser une installation commune plutôt que de faire cavaliers seuls. Nous avons même amorcé les discussions pour une antenne à Laval."

L'Université doit s'attaquer à ses problèmes d'espace, a constaté le recteur. "Nous avons un campus éclaté et nous sommes en situation chronique de "surespaces", selon le ministère". Surtout, l'Université doit trouver les moyens de financer les réparations urgentes qui doivent être faites au CEPSUM et aux résidences. La Direction des immeubles prépare un rapport sur le sujet.

Autre situation problématique: le système d'informatique de gestion. "Toutes les universités remplacent leur système d'informatique de gestion, a observé M. Lacroix. Or, ces progiciels coûtent très cher. Pour l'Université de Montréal, il s'agirait d'une dépense de 30 M$ sur cinq ans."

CHUM et Médecine vétérinaire
En début de séance, le recteur a informé l'Assemblée qu'il avait demandé au ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, Rémy Trudel, l'aide de son ministère pour la Faculté de médecine vétérinaire, qui vit des moments difficiles. "La demande a été bien reçue et un comité a déjà été formé pour trouver des solutions", a-t-il ajouté.

Le recteur a également rencontré la ministre de la Santé et des Services sociaux, Pauline Marois, pour l'informer des exigences que l'Université "a toujours eues et continue d'avoir" concernant le CHUM. Une annonce de la ministre est prévue pour la mi-mai. L'Université devrait s'y associer si le projet répond à ses besoins. Dans le cas contraire, elle rendra publiques ses exigences à ce moment-là. "Nous avons convenu de ne pas faire de déclaration publique pour le moment afin de ne pas nuire à l'évolution du dossier, a précisé M. Lacroix. Mais nous sommes présents avec toutes les facultés des sciences de la santé et nous conservons notre droit de réserve."

À la toute fin de la séance, l'Assemblée universitaire a reçu les commentaires de son comité du budget (CBAU) sur les états financiers 1997-1998. L'utilisation d'un nouveau traitement comptable des revenus et dépenses et le peu de temps dont a disposé le président du CBAU, Jean McNeil, pour présenter son rapport ont rendu la compréhension des chiffres un peu laborieuse pour l'auditoire. Néanmoins, dans son rapport, le CBAU relève, entre autres, que:

la perte de revenus en 1997-1998 était de 14 M$ par rapport à 1996-1997, mais que l'érosion de la subvention devrait aller en s'amenuisant pour les années subséquentes;
l'année 1997-1998 a été marquée par une diminution des charges de 13,6 M$ par rapport à l'année précédente, diminution que le comité attribue principalement au congé de cotisation au Régime des rentes (2,6 M$) et au programme de départs volontaires des professeurs;
le déficit accumulé au 31 mai 1998 se situait à 78 M$, en hausse de 14,5 M$ par rapport au 31 mai 1997.

"À moyen terme, le poids croissant de la résorption de ce déficit risque d'aggraver la tension entre les besoins (augmentation de la clientèle étudiante) et les ressources disponibles, mettant en péril le maintien de la qualité", observe-t-on dans le rapport.

Le CBAU donne donc son accord à l'approche budgétaire adoptée par le Conseil pour les années 1999-2002. Cette approche vise l'atteinte de l'équilibre budgétaire en même temps que la réalisation du projet d'avenir et la poursuite des orientations stratégiques de l'Université. Elle prévoit également une amorce de résorption du déficit accumulé.

Françoise Lachance