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Des projets de collaboration entre la GBQ et l'EBSI sont dans l'air

Pour Lise Bissonnette, la Grande Bibliothèque du Québec doit être un lieu de démocratisation de la culture.

"Malgré les critiques, la Grande Bibliothèque du Québec [GBQ] est un projet auquel notre école souscrit entièrement", déclarait le directeur de l'École de bibliothéconomie et des sciences de l'information (EBSI), Gilles Deschatelets, à l'issue d'une conférence que tenait la directrice de la GBQ, Lise Bissonnette, le 9 mars dernier à l'EBSI.

Pour M. Deschatelets, il s'agit en fait du "projet de toute la profession, un projet comme on n'en voit pas souvent dans le milieu et dont il faut savoir tirer les avantages".

Parmi les nombreuses fonctions que devrait remplir la future bibliothèque, on a ainsi appris que la GBQ allait soutenir des recherches appliquées ouvrant la porte à des collaborations avec le milieu universitaire. L'offre de service entre les deux établissements est d'ailleurs réciproque.

"Sans nous substituer aux écoles de bibliothéconomie, nous pourrons offrir un lieu de formation ou de perfectionnement à des stagiaires, a indiqué Lise Bissonnette. De plus, la bibliothèque aura un volet recherche et appuiera des travaux dans des domaines comme les habitudes de lecture, les données statistiques sur le livre ou encore la fréquentation des bibliothèques. La GBQ pourra également jouer un rôle dans l'élaboration d'outils pédagogiques et d'animation, autant de fonctions que les petites bibliothèques ne peuvent pas offrir faute de ressources."

Pour le directeur de l'EBSI, non seulement la Grande Bibliothèque constituera un lieu privilégié pour les stagiaires de son école, mais l'arrivée de cet établissement pourra susciter dans l'immédiat la création de programmes de perfectionnement et de formation particuliers pour le futur personnel de la GBQ.

"Des projets précis en ce sens pourront amener des fonds de recherche à l'École, espère-t-il. De plus, nos séminaires de recherche en méthodologie et nos cours de projets dirigés avec intervention dans le milieu pourraient très bien servir les projets de recherche appliquée qu'envisagent les responsables de la Grande Bibliothèque."

Selon Gilles Deschatelets, des ententes officielles pourraient être conclues d'ici un an.

Un concept ouvert
La conférence tenue par MmeBissonnette à l'École de bibliothéconomie constituait l'une de ses premières apparitions publiques depuis qu'elle occupe le poste de directrice de la Grande Bibliothèque du Québec. Ses six premiers mois de travail ont été consacrés à en préciser le concept et elle a révélé qu'elle n'aurait jamais accepté ce poste si la tâche n'avait pas été une tâche de création.

La Grande Bibliothèque ne sera pas qu'un lieu de conservation, mais "une institution de démocratisation de la culture. Notre concept est extrêmement ouvert et dépasse l'image traditionnelle de la bibliothèque, a-t-elle dit. Ce sera un lieu d'échange, de rencontre, de formation, avec des salles de lecture, de colloques, mettant ses ressources d'information et de communication à la disposition des écrivains et des travailleurs autonomes. Les nombreux événements culturels qui se déroulent à la bibliothèque Saint-Sulpice pourront se tenir à la Grande Bibliothèque."

Le rêve de Mme Bissonnette est de vider les centres commerciaux pour amener les gens à la lecture.

"À Chicoutimi, la bibliothèque conçue en fonction des besoins de la communauté est l'immeuble le plus fréquenté du centre-ville. À Québec, la bibliothèque Gabrielle-Roy, la plus grande au Québec, reçoit 700 000 personnes par année."

Actuellement en tournée dans les municipalités du Québec, la directrice observe un intérêt sans précédent pour les bibliothèques locales, maintenant perçues comme un moteur de développement économique. Elle demeure convaincue que l'avènement d'une grande bibliothèque ne leur portera pas ombrage. À son avis, les autres établissements vont plutôt bénéficier des ressources et de l'expertise qui sera développée à la GBQ et qui suppléera en quelque sorte à l'absence d'une direction des bibliothèques au ministère de la Culture et des Communications.

Même confiance à l'égard du financement public; les engagements du gouvernement assurent, selon elle, non seulement le maintien des subventions aux petites bibliothèques, mais leur augmentation.

Quant aux inquiétudes des libraires, elles s'avéreraient non fondées. "Les études montrent que le développement des bibliothèques ne nuit pas au commerce du livre, affirme-t-elle. Les bibliothèques sont au contraire des instruments de promotion du livre, des cédéroms et des vidéos, donc des catalyseurs d'intérêt pour les librairies. Les musées ne font pas mourir les galeries d'art."

La collection de base de la Grande Bibliothèque du Québec sera constituée, au moment de l'ouverture, de un million de documents provenant du fonds de la Bibliothèque centrale de la Ville de Montréal et des documents déposés à la Bibliothèque nationale, ces derniers pouvant seulement être consultés sur place. Un budget d'acquisition assurera le renouvellement des collections qui peuvent être empruntées et qui constituent les trois quarts des documents.

La construction de la GBQ donnera lieu au lancement prochain d'un concours d'architecture que Lise Bissonnette voudrait d'envergure internationale. Si tout va comme prévu, l'ouverture devrait se faire en 2002.

Et si vous avez des suggestions de noms plus appropriés que GBQ, la directrice est ouverte aux propositions.

Daniel Baril



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