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Projet de politique L'université devant l'avenir

"Mettre fin à l'érosion du financement"

Le Conseil de la science et de la technologie demande une révision du mode de financement.

L'Université de Montréal a trouvé un allié précieux dans sa campagne visant à modifier le mode de financement des universités. Le Conseil de la science et de la technologie (CST) demande en effet à la ministre de l'Éducation, Pauline Marois, de revoir les règles de financement afin de tenir compte de la mission particulière de chaque université.
Le CST prenait position en ce sens dans son mémoire sur le projet de politique L'université devant l'avenir, présenté à la ministre Marois en juin dernier.

Reconnaissant d'emblée l'opportunité pour le Québec de se doter d'une politique sur les universités, le Conseil insiste sur la nécessité de varier les missions universitaires. "Il serait ruineux et inefficace de vouloir développer toutes les universités québécoises sur le même modèle", lit-on dans le mémoire. Il importe d'"encourager des évolutions différentes, de sorte que chaque établissement se concentre dans des domaines où il excelle".

Sur cet aspect, le CST se montre assez critique à l'endroit du document de consultation ministériel. "Le document propose une vision réductrice et assez désincarnée de la mission. Il retarde sur la réalité actuelle des universités [...], se range derrière une conception plutôt traditionnelle et en circuit fermé de l'université."

Quant au mode de financement, le Conseil demande que la subvention de base tienne mieux compte des exigences de formation par une pondération des coûts selon les cycles d'études et selon les disciplines. Le mode actuel, basé uniquement sur le nombre d'étudiants, rend les universités dépendantes des fluctuations des inscriptions et favorise, selon l'avis du Conseil, "une admission peu discriminante d'importants contingents d'étudiants éliminés par la suite".

L'envers de la médaille, c'est que le CST demande aussi d'accroître progressivement les droits de scolarité jusqu'au niveau de la moyenne canadienne, tout en bonifiant le programme de prêts et bourses. Selon le Conseil, une telle augmentation, sans être une panacée, "a l'avantage de sensibiliser les étudiants à la valeur économique de leur formation".

Les règles de financement devraient aussi tenir compte des besoins particuliers de la recherche universitaire. Ici également, le Conseil se montre critique à l'égard du document: "Le document de consultation semble adopter une attitude quelque peu 'défensive' et suspicieuse à l'égard de la recherche, déplore-t-on. On a souvent l'impression qu'elle fait obstacle à la pleine réalisation de la responsabilité première des professeurs d'université, qui est d'enseigner."

Le CST sent donc le besoin de clarifier les choses: une politique sur les universités doit affirmer l'importance de la recherche, qui ne doit pas être définie en opposition à l'enseignement mais comme complémentaire à celui-ci, alors qu'une amélioration des conditions d'enseignement n'implique pas une réduction des activités de recherche.

Sur ce plan, le CST rappelle une recommandation déjà formulée. Le Québec doit "mettre fin à l'érosion du financement public de la recherche universitaire en fournissant des budgets permettant de faire face à la hausse des coûts et de continuer d'assurer une base de recherche scientifique compétitive au plan international; s'assurer d'un milieu de formation et de recherche de calibre mondial dans les domaines stratégiques et appuyer le développement de masses critiques dans ces domaines."

À la suite d'une première tournée de consultation, la ministre Marois apporte présentement quelques modifications à son document et une commission parlementaire devrait avoir lieu à l'automne. À moins que l'échéancier électoral n'en décide autrement.

Daniel Baril




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