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Monsieur DITER

L'implantation du système Linux n'entraînerait pas d'économies substantielles.

Jean-François Grégoire

Toute médaille à son revers. Pour Jean-François Grégoire, directeur de la DITER (Direction des infrastructures technologiques d'enseignement et de recherche), les choses ne sont pas aussi simples que le laisse entendre le professeur Guédon.

"Si l'on avait gelé la mise à jour des logiciels, si l'on en était resté à nos vieux appareils sans les remplacer par de plus performants, nous aurions fait des économies substantielles, reconnaît-il. Mais ce sont les usagers qui veulent ce qu'il y a de plus nouveau, de plus performant et de plus convivial. La DITER n'a pas de mandat normatif lui permettant d'imposer une ligne directrice ou un contrôle dans ce domaine."

Lui-même scandalisé par la lourdeur de simples logiciels de traitement de texte nécessitant huit disquettes, il considère que le problème de la consommation de matériel informatique, qui concerne la "psychologie du dernier cri", est un problème de société que la DITER n'a pas pour fonction de corriger. "L'idéal serait de n'avoir qu'un seul système d'exploitation, mais une telle approche normative relève d'une décision politique de l'administration de l'Université", soutient-il.

La DITER ne parvient d'ailleurs pas à imposer la simple utilisation d'un serveur de courrier électronique. "Nous sommes obligés de supporter de vieux systèmes inefficaces et coûteux parce que les professeurs ne veulent pas changer leur adresse et passer au serveur Poste. En plus des coûts et de l'inefficacité, le transfert par alias peut présenter des problèmes de sécurité."

Quant au système d'exploitation Linux, Jean-François Grégoire dit observer les expériences qui se déroulent ailleurs. "Mais nous avons la charge d'exploiter des produits éprouvés pour leur robustesse et leur innocuité. Implanter maintenant le système Linux représenterait une charge et des dépenses additionnelles considérables parce que ce serait un environnement supplémentaire à gérer."

"Si un laboratoire peut se permettre d'explorer des voies expérimentales, il n'en va pas de même pour un service", souligne le directeur.

Si Linux permet de prolonger la durée de vie de certains appareils, ceci ne résout pas tous les problèmes. "Il faudrait que les usagers en fassent l'apprentissage - alors que les gains sont loin d'être évidents - et que nous maintenions des solutions compatibles avec le matériel en demande."

Pour que Linux soit un système viable, il faudrait qu'une nette majorité d'usagers l'adopte, une éventualité dont les chances sont bien minces, selon Jean-François Grégoire. Quant au discours sur la convivialité, "c'est du déjà entendu, lance-t-il. IBM a déjà tenu ce discours et l'on attend encore; il maintient deux systèmes, Windows et Windows NT, qui sont incompatibles."

À ses yeux, Linux et Microsoft relèvent de deux idéologies et celle de Linux n'est pas l'idéologie dominante.

Le directeur de la DITER ne croit pas par ailleurs qu'il y ait plus de résistance à l'Université de Montréal qu'ailleurs en Amérique du Nord quant à l'implantation de ce système.

Daniel Baril



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