Monsieur le recteur,
Le 5 octobre dernier, alors que j'assistais à votre exposé
sur la relance - saveurs: interdisciplinarité, internationalisation,
partenariat et grandeur de l'Université -, j'ai eu quelques
distractions. La lecture du texte de votre allocution dans le
Forum du 13 octobre, suivie de celle du Quartier libre de la même
date et quelque ennui respiratoire qui ne me lâche plus
m'ont convaincue de l'importance de vous les confesser, non pas
pour m'en excuser mais pour les partager et tenter d'harmoniser
les intérêts divers.
Ma première distraction me porte à faire une suggestion: au lieu de placarder les murs de publicités, n'y aurait-il pas lieu plutôt de tapisser nos corridors et carrefours de citations de femmes et d'hommes célèbres? Comme les citations sont universelles, tant par leur contenu que par leur provenance, il me semble que l'Université démontrerait ainsi son ouverture sur l'internationalisation et la non-discrimination. Aussi, comme leurs contenus émanent tant de la pensée des humanistes que de celle des scientifiques, chacun y trouverait matière à élever son esprit et à l'enrichir
Pour favoriser l'interdisciplinarité, on pourrait placer de préférence les citations d'humanistes dans les facultés de sciences et vice-versa. Quant à la grandeur de l'Université, nul doute que ces réflexions profondes élèveraient l'esprit de chacun davantage que le texte racoleur des publicités. Aussi, l'Université de Montréal ne se distinguerait-elle pas en étant peut-être la première, sinon la seule à accorder une telle importance aux anciens et aux sages à l'heure de la mise au rancart à 50 ans Quel encadrement pour la jeunesse universitaire que ces mentors "à valeur ajoutée"?
Enfin, pour aider à renflouer les coffres de l'Université, on pourrait offrir aux entreprises d'y associer leur nom (partenariat) avec générosité et altruisme dans l'angle inférieur gauche du panneau de citation, à l'opposé du nom de l'auteur.
Ma deuxième distraction découle de la première. En levant les yeux pour élever l'esprit, on pourrait oublier, un moment, la saleté qui nous entoure: à part les panneaux-réclames, nos lieux de travail sont non seulement plus sales que les corridors du métro mais farçis d'odeurs de toutes sortes provenant de la fumée de cigarettes et de l'absence de ventilation appropriée dans maintes salles de classe et salles de toilettes. Peut-être qu'un peu d'argent pourrait être redistribué aux facultés et servir à améliorer la salubrité de nos locaux. La pollution est en train d'avoir raison de ma gorge et de mes poumons
J'ose espérer que mes humbles suggestions seront retenues et contribueront, un tant soit peu, à enrichir notre milieu de vie et à le rendre plus confortable pour tous...
Monique Julien
Professeure titulaire
Faculté de médecine dentaire