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À 100% pour le 1%!

McGill, l'UdeM et la Chambre de commerce réclament plus d'argent pour la recherche en santé.

Le temps d'une conférence de presse, David McAusland, président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (au centre), s'était joint aux doyens des facultés de médecine montréalaises, Patrick Vinay (à gauche) et Abraham Fuks (à droite).

Le gouvernement canadien doit tripler le budget du Conseil de recherches médicales (CRM), qui est actuellement de 266 millions de dollars, soit 0,3% du budget total du système de santé.

C'est l'appel qui a été lancé la semaine dernière par les universités McGill et de Montréal et par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. "Nous allons plaider pour que le gouvernement fédéral consacre 1% du budget de la santé à la recherche, a déclaré le vice-recteur à la recherche de l'Université de Montréal, Alain Caillé. Le Canada est parmi les membres du G7 celui qui dépense le moins par habitant à ce chapitre. Aux États-Unis, par exemple, cinq fois plus d'argent est investi dans la recherche."

Son homologue de l'Université McGill, Pierre Bélanger, a invité les gens à inonder les députés et ministres de cartes postales leur demandant de faire pression pour atteindre l'objectif fixé. "J'appuie le 1% à 100%", dit le slogan.

Également présent à la conférence de presse tenue à l'Institut de recherches cliniques de Montréal le 26 octobre dernier, le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, David McAusland, a appuyé la demande des universités en rappelant que Montréal était un pôle nord-américain en matière de recherche biomédicale. "Sur les 35 médicaments mis au point au Canada depuis le début du siècle, 27 l'ont été à Montréal", a dit M. McAusland.

20% du CRM
Il est vrai que, comme l'avait affirmé précédemment M. Caillé, Montréal tire sa part du gâteau même si celui-ci est de petite taille. Les chercheurs d'ici récoltent bon an mal an 20% du budget total du Conseil de recherches médicales. L'an dernier, cela représentait quelque 57 millions de dollars. Mais cela ne saurait faire oublier que, sur quatre projets valables, un seul trouvera du financement...

"De façon massive dans le milieu francophone, a repris M. Caillé, nous sommes confrontés de manière quotidienne à l'exode des cerveaux. Ce n'est pas seulement une question de salaire. Ce sont les conditions de la recherche qui sont plus avantageuses aux États-Unis."

"Essayez de calculer la place de la recherche et du développement dans votre voiture, dans votre téléphone, dans votre ordinateur. Vous verrez: il y a certainement plus de 0,3%", a lancé le doyen de la Faculté de médecine de l'Université McGill, Abraham Fuks.

On travaille déjà sur les téléphones, voitures et puces informatiques qui seront lancés sur le marché dans cinq ans, a poursuivi M. Fuks. Il en va de même de la recherche en santé: si l'on manque le bateau aujourd'hui, c'est demain qu'on en paiera le prix.

"Notre avenir sera dans la haute technologie et dans l'industrie du savoir ou ne sera pas", a repris Patrick Vinay, doyen de la Faculté de médecine de l'Université de Montréal. À l'heure où les États-Unis s'apprêtent à investir deux milliards de dollars dans la recherche en santé, le Canada risque de manquer le coche.

La conférence de presse qui réunissait les deux universités montréalaises offrant des programmes de médecine ainsi qu'un représentant du monde des affaires laissait-elle entrevoir une nouvelle tendance? "Sûrement, a répondu David McAusland. Nous sommes dans un nouveau monde. La mondialisation nous oblige à regrouper nos forces. Ce n'est pas la dernière fois que vous voyez la chambre de commerce s'allier aux universités pour atteindre un but commun."

Mathieu-Robert Sauvé



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