Plus de 5000 sociologues en congrès à Montréal

Une occasion de faire le point sur cette discipline née au siècle dernier.

Le "plus important congrès de sciences sociales jamais tenu au pays", selon le sociologue Gilles Pronovost, de l'Université du Québec à Trois-Rivières, aura lieu du 26 juillet au 1er août prochains à Montréal. Plus de 5000 sociologues venus de 50 pays afflueront au Palais des congrès, à l'Université McGill et à l'Université du Québec à Montréal pour ce 14e congrès mondial de sociologie où seront prononcées plus de 3000 conférences.

"C'est le grand 'party' des sociologues, résume Jacques Hamel, professeur au Département de sociologie. Nous y travaillons depuis bientôt quatre ans, date du dernier congrès de l'Association internationale de sociologie, alors que la nomination de Montréal a été confirmée pour la rencontre de 1998."

En plus de présenter un intérêt administratif non négligeable - les membres des conseils de certaines associations internationales ne se rencontrent qu'à cette occasion -, le congrès tentera de faire le point sur l'état de santé de la sociologie au tournant du millénaire. "En clair, nous nous demanderons si la connaissance sociologique a encore sa pertinence dans les débats publics. Servons-nous uniquement à alimenter les politiques d'État?"

M. Hamel, qui deviendra directeur du Département à partir du 1er juin prochain, a été recruté dès 1994 par le comité organisateur à titre de vice-président de l'Association canadienne des sociologues et anthropologues de langue française. Les quatre directeurs de départements des universités montréalaises de l'époque, Paul Bélanger (UQAM), Marcel Fournier (UdeM), Bill Reimer (Concordia) et Michael Smith (McGill), ont participé sans relâche à son organisation, même s'ils ont laissé leur place à d'autres depuis. Le vice-doyen Marcel Rafie, de l'UQAM, a également porté l'épaule à la roue.

Parmi la pléthore de communications prévues au programme, on trouve des ateliers sur les forces armées et la résolution des conflits, la sociologie du loisir, de la santé, des communications et des arts. Il y sera question du développement régional et urbain, de la sociologie de la religion, de l'enfance, de la science, de la technologie et de l'environnement. On y causera sociolinguistique, sport, jeunesse, travail. Un atelier sur la sociologie des désastres est même au programme. Bref, il y en aura pour tous les goûts. Et le tout dans trois langues: anglais, français et espagnol.

D'ailleurs, parmi les têtes d'affiche, le sociologue français Michel Touraine donnera une conférence sur la langue et les communications scientifiques. En sciences sociales comme en médecine, la force d'attraction de l'anglais semble créer un effacement des langues à usage plus restreint.

L'Université de Montréal comptera bien entendu plusieurs conférenciers durant les sept jours du congrès. Guy Rocher, notamment, prendra part à un grand débat sur le savoir et les responsabilités. Suzanne Laberge dirigera quant à elle un atelier sur la sociologie du sport.

Pour le Bureau d'organisation des congrès de l'Université, cette rencontre représente à elle seule près de deux ans de travail.

Un conseil: évitez de chercher une chambre d'hôtel au centre-ville à la fin juillet!

Mathieu-Robert Sauvé