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Lucien Bouchard dénonce
l'unilatéralisme du Canada


Lucien Bouchard


De passage à l'Université de Montréal le 12 février dernier à la suite d'une invitation des étudiants de la Faculté de droit, le premier ministre du Québec, Lucien Bouchard, a vigoureusement dénoncé le geste du gouvernement canadien de s'en remettre à la Cour suprême du Canada pour déterminer si le Québec a droit à la souveraineté.

M. Bouchard a mis en opposition les gestes selon lui unilatéraux qui ont caractérisé l'attitude du gouvernement fédéral depuis les Patriotes et les préoccupations démocratiques qui ont animé le Québec dans son désir d'accession à la souveraineté.

"L'unilatéralisme est le péché originel du Canada, a-t-il déclaré. Lorsque les Patriotes ont voulu un gouvernement responsable, Londres a répondu par la répression. Il n'y a jamais eu de référendum sur l'Union de 1860 ni sur l'adhésion au Canada en 1867. C'est grâce à la tradition démocratique des souverainistes que la consultation populaire a été faite en 1980. À ce geste démocratique, le fédéral a répondu par l'imposition d'une constitution contre le voeu du Québec."

Selon Lucien Bouchard, le premier ministre canadien de l'époque, Pierre Elliott Trudeau, était même prêt à déclarer unilatéralement l'indépendance du Canada si le gouvernement britannique avait refusé le rapatriement de la Constitution en 1982. Jean Chrétien aurait par ailleurs déclaré que tous les progrès politiques au Canada avaient été réalisés par des décisions unilatérales.

"Selon le gouvernement fédéral, un gouvernement peut donc déclarer son indépendance s'il a l'appui du peuple, mais il va plaider exactement le contraire devant la Cour suprême. Ottawa prétend que le dernier mot lui revient, mais le dernier mot appartient au peuple québécois. Ce dernier mot sera 'oui'."

Le premier ministre du Québec a reçu un accueil plutôt triomphal de la part du millier d'étudiants et de professeurs venus l'écouter. À peine avait-il mis le pied dans l'amphithéâtre qu'il recevait une ovation debout, longuement nourrie d'acclamations. Au moins une centaine de personnes ont dû être refoulées faute de place.

Mais l'invité n'avait pas que des amis. Quelques militants d'extrême gauche qui ont interrompu bruyamment l'ouverture de la conférence ont été expulsés manu militari par le service de sécurité des étudiants. Encerclés par une douzaine de policiers de l'anti-émeute, les manifestants ont retardé la sortie du premier ministre pendant 45 minutes.

Selon le responsable du service de sécurité de l'Université de Montréal, Marcel Descart, la présence de ces policiers se justifiait par le fait que deux appels à la bombe avait été reçus, qu'on avait repéré des colis suspects, saisi des sacs de farine et qu'on craignait que les employés en grève à Polytechnique ne se joignent aux manifestants. Plusieurs des manifestants ont affirmé ne pas être des étudiants de l'Université.

Daniel Baril


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