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Des architectes inspirés par le déluge

Trois étudiants remportent un concours international d'aménagement paysager en France.

Mélanie Mignault et Édith Julien expliquent leur projet d'aménagement en compagnie de leur professeure Danièle Routaboule. Encore sur la table à dessin, le projet prendra forme au cours des prochains mois.

À quelque chose malheur est bon. Le déluge de 1996 au Saguenay a inspiré une équipe d'étudiants de la Faculté de l'aménagement qui a ainsi remporté un concours hautement convoité.

Édith Julien et Mélanie Mignault, de l'École d'architecture de paysage, et Michel Langevin, de l'École d'architecture, se sont en effet distingués par l'originalité de leur projet présenté au concours international du Conservatoire des parcs et jardins et du paysage à Chaumont-sur-Loire, en France.

"C'est la deuxième année que nous participons à ce concours unique en Europe et nous sommes très fiers que nos étudiants l'aient remporté, déclare Danièle Routaboule, professeure à l'École d'architecture de paysage et responsable du projet. Trois cents équipes provenant de partout dans le monde - d'Europe, des États-Unis, de l'Australie et du Japon - y participent et seulement une dizaine de projets sont retenus. C'est un honneur pour nos étudiants et pour l'Université de Montréal."

Inauguré en 1992, le concours consiste à concevoir des projets d'aménagement de jardins éphémères qui seront réalisés dans la cour du château de Chaumont. Le terrain est divisé en 25 emplacements d'environ 14 mètres de côté et délimités par des haies; une quinzaine de sites sont réservés à des paysagistes de renommée internationale et les autres sont attribués aux étudiants ou professionnels de toutes disciplines ayant un lien avec le paysage: artistes, paysagistes, architectes, réalisateurs, ingénieurs.

 

Le déluge

Le thème de cette année est "Ricochets, encore plus d'eau dans les jardins du XXe siècle". "En nous inspirant des inondations du Saguenay, nous avons voulu donner une saveur québécoise à notre projet, explique Édith Julien. Intitulé "Le déluge", le projet veut illustrer l'impact du passage de l'eau dans un milieu urbain où l'environnement s'en trouve profondément transformé."

Un des membres de l'équipe, Michel Langevin, a vécu de près les événements du Saguenay puisqu'il est originaire de Chicoutimi. Mélanie Mignault a visité avec lui les zones dévastées: "J'ai été fortement impressionnée par le pouvoir de l'eau et la marque qu'elle laisse sur son passage", avoue-t-elle.

L'image qu'ils ont voulu illustrer est celle d'une maison disparue où l'on retrouve, après l'inondation, un lit de galets. "Nous avons retenu des éléments typiques de nos villes, comme les escaliers extérieurs, inexistants en France, et les chaises laissées sur les balcons même en hiver", reprend Édith Julien.

Tel qu'imaginé par les étudiants, le jardin s'ouvre sur une haie de graminées d'où émerge un escalier donnant dans le vide. En avançant, le promeneur découvre, de l'autre côté d'un cadre de porte, la trace laissée par l'eau; une légère dénivellation remplie de galets d'où surgissent des chaises de balcon, suspendues dans le vide ou à demi enfouies dans le sable, et quelques îlots de végétation illustrant l'ondulation de l'eau. L'équipe a ainsi réussi à relever le défi d'illustrer le thème de l'eau sans recourir à l'élément lui-même.

Les trois étudiants se rendront deux fois à Chaumont: un premier voyage en février pour superviser l'installation de l'infrastructure du jardin et un second en mai pour achever le tout et assister à l'inauguration. Leur réalisation assurera une bonne visibilité à la Faculté de l'aménagement et à l'Université de Montréal puisqu'on attend près de 200,000 visiteurs à cet événement, qui se tiendra du 13 juin au 18 octobre.

"Avec ce concours, les objectifs du conservatoire de Chaumont sont à la fois d'encourager l'industrie touristique et pépiniériste de la Loire et de soutenir la formation en architecture de paysage en collaboration avec l'Université de Tours, précise Mme Routaboule. Nos contacts avec le conservatoire et les échanges

suscités par cet événement sont en outre d'excellentes occasions pour nous de développer la réflexion sur la pratique de l'aménagement du paysage."

Le coût de la réalisation des projets retenus est assumé par le conservatoire. Les déplacements sont toutefois aux frais des participants; l'équipe d'étudiants de Mme Routaboule a pu bénéficier à cet effet d'un soutien financier du Bureau de la coopération internationale de l'Université de Montréal et de l'Office franco-québécois pour la jeunesse.

Daniel Baril


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